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Pendant quatre jours, le rabbin Abraham Skorka, recteur du séminaire rabbinique de Buenos-Aires, a posé ses bagages à la maison Saint-Marthe. Il était l'hôte du pape François, son ami de longue date. Alors que le Pape n'était encore qu'archevêque de Buenos Aires, ils ont publié « Sur la terre comme au ciel», un livre d'entretiens publié récemment en France aux éditions Robert Laffont.
« J'ai pris tous mes repas avec lui, chaque jour. Il a pris soin de moi, et a tout contrôlé, pour être bien sûr que tout ce que l'on me servait était casher et préparé selon ma tradition religieuse » a détaillé le rabbin.
C’est là un extraordinaire message d’amitié, de dialogue et de paix, que le Pape et le Rabbin envoient non seulement à leurs communautés religieuses respectives, mais aussi au monde entier, comme le souligne Gérard O'Connell dans un article sur le site Vatican Insider., traduit par nos soins.
« Nous rêvons de voyager ensemble en Israël bientôt, et le pape travaille sur ce sujet » a poursuivi le rabbin. Je l’accompagnerai à Bethléem, dans les territoires palestiniens. Sa présence peut être très précieuse au moment où les pourparlers de paix reprennent », a-t-il ajouté.
Selon le rabbin Skorka, se retrouver ensemble sur les sites que leurs religions respectives considèrent comme sacrés est d’une grande importance spirituelle. « Je ne cesse pas d'être un Juif pour lui, et lui garde sa propre foi. Mais les deux spiritualités ont un point de rencontre : nous ne pouvons pas vivre dans un monde où nous nous rejetons les uns les autres, nous devons construire des ponts ».
Il pense que « son ami est devenu une référence spirituelle pour le monde entier, pas seulement pour l’Eglise catholique », comme l’a démontré récemment l’appel de François à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie.
« Nous avons des traditions différentes, mais nous créons un dialogue, qui n’existait pas depuis des siècles. Tous les deux nous croyons que Dieu a quelque chose à voir avec notre amitié et avec ce que nous faisons en ce moment. Il y a trop de coïncidences pour que ce soit pur hasard », constate le rabbin.
« Nous nous rassemblons, mais sans enterrer nos identités. Je lui ai parlé d’évangélisation, et il a affirmé avec force que l’Eglise catholique ne peut pas s’engager dans le prosélytisme ».
« Ce que nous recherchons, c’est provoquer une nouvelle réflexion sur les choses. Nous voulons aller de l’avant en agissant, nous devons avancer en construisant des ponts, à travers un dialogue vivant ; pas un dialogue de mots, mais un dialogue d’actions qui reflètent notre engagement », a-t-il insisté.
Selon le rabbin Skorka, « de nombreux chrétiens et juifs, en Europe et aux États-Unis, ne comprennent pas notre amitié, elle a été pour eux un choc» ; mais il est convaincu que « l'histoire se fait davantage par l’action que par le raisonnement politique».
En juin dernier, le Rabbin a rencontré son ami, Jorge Mario Bergoglio, au Vatican pour la première fois depuis son élection, à l’invitation du mouvement Focolari. Cette fois-ci, il était invité par la communauté Sant Egidio.
Lors de cette deuxième rencontre, il a trouvé le Pape François « débordant d’énergie, tout à son travail ». Abraham Skorka croit que l’état de grâce est passé et que le Pape est désormais « dans la phase du dur labeur ».
Il a été particulièrement frappé par le fait que sa relation avec le Pape « est restée la même qu’avant, s’est même approfondie »
En conclusion, il estime »que même si son ami est passé à un statut plus élevé au niveau mondial, « son humilité s’est encore accrue ! »
Article traduit par Elisabeth de Lavigne