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15/01/2014
Une défiance farouche des Français à l’égard des politiques : c’est ainsi qu’est présenté le résultat principal de la cinquième vague du Baromètre de la confiance politique du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et du Cese (Conseil économique, social et environnemental). Le constat est sans appel : dans un contexte de chômage de masse durable, 60% des français n’ont confiance ni en la gauche ni en la droite pour gouverner le pays. Impitoyables dans leur vision de la classe plitique, près de neuf français sur dix (87%) estiment que les responsables politiques, en général, se préoccupent peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme eux. Un tel niveau de mécontententement et de désillusion à l’égard de la classe politique (6 points de plus par rapport à la même étude en 2009) est tout simplement sans précédent.
Un président en chute libre
Quant au Président de la République, le verdict est sans appel : 53% des français sondés disent n’avoir jamais eu confiance en lui. Un chiffre qui pousserait à se demander comment il a même a pu être élu…. Mais, surtout, le décrochage de François Hollande dans l’opinion se poursuit, avant même le Scootergate, vu que 26% des sondés disent avoir eu confiance en lui mais l’avoir perdue. Jean-Marc Ayrault n’est pas mieux loti : seul un français sur quatre dire avoir confiance dans le premier ministre actuel. Six français sur dix pensent que, pour faire face aux difficultés économiques, il faut que l’état fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté. Un message que les sondeurs élyséens semblent avoir perçu, vu le changement de cap évoqué dans les voeux présidentiels et confirmés lors de la conférence de presse du 14 janvier.
Seuls les maires sortent intacts de ce jeu de massacre politique : 61% des sondés ont encore confiance dans le maire de leur commune, ce qui devrait rassurer les édiles locaux alors que les élections municipales approchent. Cependant, si l’on s’éloigne du local pour en revenir au national, 69% des sondés par le Cevipof estiment qu’en France la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas du tout. Conséquence de ce désamour : seuls 11% ont encore confiance dans les partis politiques. Quant aux médias, ils ne sont guère plus appréciés : à peine un français sur quatre leur faisant confiance. Interrrogés sur une liste de phrases, les français sont à chaque fois plus nombreux à juger qu’aujourd’hui les notions de droite et de gauche ne veulent plus rien dire (73%), qu’il y a trop d’immigrés en France (67%) et même qu’il faudrait rétablir la peine de mort (50%)
Un français sur deux a confiance dans l’Eglise catholique
Parmi les organisations en qui les Français déclarent avoir le plus confiance, l’Eglise catholique (présente pour la première fois dans cette étude) figure en 6e place sur 13, avec 46% d’opinions favorables. 7% des Français interrogés affirment avoir “très confiance” en elle, 39% “plutôt confiance”, contre 29% n”plutôt pas confiance” et 23% “pas du tout confiance”. Elle se classe devant la justice (44%), et loin devant les banques (29%), les syndicats (28%), les médias (23%) et les partis politiques (11%), bons derniers. Devant l’Eglise catholique, on retrouve les hôpitaux (79%), l’armée (74%), la police (68%), l’école (67%) et les associations (65%).
La famille, refuge de la confiance
Selon cette étude, les français ont surtout confiance dans leur famille, avant tout, dernière oasis dans une société perçue comme en pleine désaggrégation : 75% des sondés lui font tout à fait confiance, 19% un peu. Il reste tout de même quelques signes d’espoir : si à peine un français sur deux estime avoir une liberté et un contrôle total sur leur avenir, ils sont 76% (contre 81% auparavant) à pensent encore que les gens peuvent changer la société par leur choix et leurs actions. La tolérance n’est pas en reste : 66% font confiance à celles et ceux dont l’opinion religieuse est différentes.En revanche, ils sont 72% à estimer que les jeunes d’aujourd’hui auront moins de chances de réussir que leurs parents dans la société français de demain. Les dirigeants du pays devraient d’ailleurs ne pas se réjouir trop vite d’avoir réussi à tempérer les mouvements sociaux de l’an passé : 61%des sondés se disent prêts en ce moment à participer à une manifestation pour défendre leurs idées.