Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Un show médiatique bien orchestré, des "happening" surprise soigneusement peaufinés, des chaînes d’information continue qui ne parlent que de cela. Les stations de radio qui ouvrent leurs flashs sur ces événements (certainement) historiques, sans oublier les gros titres de la presse écrite.
Mais de quoi parle-t-on ? Du lancement d’un nouvel iPhone ? Non, c’est la semaine prochaine ! Du premier pas de l’homme sur Mars ? On le croirait presque. Non, il ne s’agissait que de l’université de fin d’été du Parti Socialiste, aux psychodrames réchauffés et aux haines recuites entre gauche et gauche, d’un vaste jeu de rôle grandeur nature qui n’a d’intérêt qu’aux yeux de ceux qui y jouent et de ceux qui en relaient les éléments de langage, selfies de circonstance et autres déclarations aussi tonitruantes que sans lendemain.
Ce n’est pas comme si, en France, alors que l’on se soucie de recaser Pierre Moscovici à un poste européen clé à 20 000 euros par mois, la gauche municipale avait été rayée de la carte aux dernières élections. Pas comme s’il suffisait que deux ministres parlent pour que tout un gouvernement démissionne. Pas comme si la droite française, trop occupée à s’entre-déchirer comme à son habitude, pour être sûre de ne pas perdre son titre de "droite la plus bête du monde", tremblait à l’idée de devoir assumer une cohabitation, à exercer un pouvoir qu’elle se plaît à critiquer mais qu’elle n’est aujourd’hui en rien prête à assumer, prise entre son bilan d’hier et son absence de solutions pour demain.
Pas comme si le FN était arrivé en tête aux européennes et qu’un Président de la République aux fonctions légales à défaut désormais d’être légitimes ne compte plus que sur son arrivée en tête au premier tour en 2017 pour, lui, être réélu au second, quels que soient ses actes, ses mensonges et ses échecs. Pas comme si la France comptait des millions de chômeurs, et un demi million de plus depuis les dernières élections présidentielles, plongeant dans la précarité des millions de familles.
Pas comme si, après des milliers de morts et de blessés à Gaza, c’était au tour de l’Ukraine de compter à nouveau ses victimes, alors que l’Europe ne peut que regarder la Russie envahir son voisin. Pas comme si plus de 1,6 million de personnes avaient été déplacées par les violences en Irak cette année, dont 850 000 durant le seul mois d’août. Sans oublier 3 millions de réfugiés ayant fui la Syrie, et des milliers d’immigrants, dommages collatéraux, avaient tenté de s’en sortir en se faisant rançonner puis abandonner pour traverser la Méditerranée.
Non, ce n’est pas comme si le bruit médiatique recouvrait les cris des victimes et de leurs proches, comme si les médias regardaient leur doigt et la triste valse des professionnels de la politique, aussi dépourvus de solutions que riches en ambitions, sans voir la lune morte à l’arrière-plan, le cancer de l’islamisme prêt à se répandre hors du Moyen-Orient. Ce jour-là, en effet, les guéguerres entre Manuel Valls et ses amis, ou ennemis, le chômage, le prix des fournitures scolaires ou celui du dernier smartphone à la mode seront soudain le cadet de nos soucis. Mais il sera trop tard.
Car certains, fidèles à des vieilles haines, à leurs idées préconçues sur les opinions d’autrui, au nom de leur vision partielle et partiale de la société, n’auront voulu voir dans ce "Noun" qui a fleuri en ligne cet été que le reflet d’un repli communautaire émanant d’une droite catholique et conservatrice, dixit le Huffington Post ou L’Express, ou Libération. Certains pensent que, malgré sa vocation universaliste, il n’appartient pas à la France d’intervenir en Irak, elle qui a laissé le chaos derrière elle en Libye et joué à qui perd gagne en Syrie.
Certains pensent qu’il n’est pas nécessaire de se porter au secours des chrétiens d’Irak car, après tout, ce ne sont que des chrétiens, et l’Irak, c’est bien loin. Certains, quand le combat des islamistes de l’EI repoussera encore les frontières de son califat auto proclamé, comprendront, trop tard, que c’est bien au nom de l’humanité qu’il aurait fallu intervenir en Irak.
Non, ce week-end, le centre du monde n’était pas à La Rochelle, n’en déplaise aux médias. Il était à Mossoul, à Qaraqosh, à Sinjar. Et il s’y trouve encore.