La relaxe des Femen poursuivies pour avoir dégradé une cloche à Notre Dame en février 2013 a semé la consternation parmi les fidèles catholiques. (cf. Aleteia). Même si le Parquet a finalement fait appel de cette décision, un signal est envoyé à tous ceux qui revendiquent haut et fort leur détermination à lutter contre toutes formes de religions : l’impunité est garantie. Après leur coup d’éclat à la cathédrale, Caroline Fourest déclarait que « nous avions plus que jamais besoin de blasphémateurs », qu’ils étaient même les plus solides soutiens de la laïcité.
On est très loin de la laïcité telle qu’elle est généralement conçue en France, c’est-à-dire le respect de toutes les confessions religieuses et la liberté garantie de pouvoir pratiquer sa foi. Force est de constater que la laïcité de combat, violemment anticléricale est de retour. Nous avons en mémoire les charges à fleuret non moucheté de M.Peillon contre les catholiques : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique. » Cette laïcité radicale n’a en vérité jamais vraiment disparu. Menacée, dit-on, on a vu fleurir des comités pour la défendre. Elle est l’enfant chérie des loges et des ateliers, qui planchent notamment sur la question du… blasphème : un des « droits » acquis par la Révolution. Les Frères reconnaissent dans le Chevalier de la Barre, guillotiné en 1766 pour impiété, leur martyre, auquel il voue une dévotion toute républicaine.
L’hypocrisie qui consiste à proclamer haut et fort que ni le blasphème ni la profanation ne constituent des délits pénalement répréhensibles n’a d’égale que celle d’assimiler l’incitation à la haine, la provocation et l’insulte à l’exercice de la liberté d’expression. En réalité, si les chrétiens ne demandent pas que le blasphème soit passible de poursuites, on peut s’interroger sur les conséquences de telles attitudes sur la cohésion sociale et le vivre ensemble. L’arsenal législatif qui s’est considérablement enrichi ces dernières années comprend bien des mesures contre les « incitations à la haine », à la violence ou à la discrimination en raison notamment de l’appartenance à une religion.
A force de faire de la laïcité une nouvelle religion sans Dieu qui garantit le « droit au blasphème », on en vient à légitimer les expressions les plus agressives d’un athéisme extrémiste et militant. Dans les faits, il n’est possible de répandre publiquement sa haine que sur le christianisme, « source de tous les obscurantismes ». Les initiatives « artistiques » des Pussy Riot ou les happening des Femen, suprême forme de la liberté d’excrétion, ont encore de beaux jours devant eux.
Les catholiques sont choqués de voir que la loi ne leur permet plus d’exprimer sereinement leur foi à l’intérieur même de leurs églises. Si celles-ci ne constituent plus des « espaces sacrés » et protégés comme tels, qu’en est-il encore de la liberté religieuse en France ?
Communiquéde l’Observatoire SocioPolique (OSP), site du diocèse de Fréjus-Toulon.