En Norvège, pays majoritairement protestant, l’État finance les différentes confessions religieuses selon le nombre de fidèles. Soupçonnée d'exagérer ses chiffres pour toucher frauduleusement plus de 6 millions d'euros, le diocèse d'Oslo a été perquisitionné le 26 février dernier. L'évêque et le responsable financier ont été entendus par les enquêteurs. Les autorités ont été attirées par le fait que le nombre de catholiques figurant sur les registres a quasiment doublé de 2010 à 2014, passant de 67 000 à 140 000 personnes. L’Église catholique de Norvège est ainsi accusée d'avoir touché près de 50 millions de couronnes (5,8 millions d'euros) de trop.
L'Église argue sa bonne foi
Face à ces graves accusations, l'Église catholique de Norvège tient ferme. Les responsables du diocèse n'en démordent pas: selon eux, depuis 2005, le pays connaît une importante vague d'immigration de catholiques, en particulier polonais. Non recensés, mais pratiquants assidus, ces nouveaux fidèles anonymes ont engendré de lourdes dépenses au diocèse. Les responsables ont alors été forcé d'avoir recours à l'annuaire, et ainsi ajouter les noms étrangers, à consonnance catholique à la liste de leurs membres. « Il n'a jamais été dans les intentions du diocèse de faire quoi que ce soit d'autre qu'identifier les catholiques qui se trouvent dans le pays », a souligné la directrice administrative par intérim de l'Église, Lisa Wade. « Malheureusement, la méthode utilisée a conduit à des inscriptions erronées », a-t-elle affirmé. « Nous n'avons jamais eu l'intention de faire quelque chose d'illégal. (…) Notre défi a été d'enregistrer les catholiques qui viennent vivre en Norvège, c'est une tâche immense qui a été en partie mal accomplie. » s'est défendu l'évêque d'Oslo, Bernt Eidsvig, auprès du journal norvégien Dagbladet.
