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“Il faut lever tout soupçon”, assure Jean-Frédéric Poisson à Aleteia. “Les Français ont le droit de savoir si certaines grandes firmes nationales participent au financement de l’État islamique” (Daesh en arabe, ndr). Le 23 mai 2015, l’ambassadrice de l’Union européenne en Irak, Jana Hybaskova, affirmait en effet que “des pays européens finançaient indirectement l’organisation terroriste en achetant son pétrole”. Le député Poisson a donc déposé une proposition de résolution demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le financement de Daesh.
Une commission pour mettre les choses au clair
Ce type de commission traite de cas graves, comme l’affaire d’Outreau ou la canicule de 2003 par exemple. La commission demandée par M. Poisson aurait pour fonction de déterminer si des entreprises nationales achètent du pétrole à Daesh. Le député des Yvelines précise que “rien n’interdit” d’amender cette commission pour qu’elle se penche aussi sur la question du trafic de coton ou d’antiquités en provenance de l’État islamique. Elle pourrait aussi s’interroger sur les relations d’entreprises françaises avec d’autres groupes de rebelles syriens comme al-Nosra.
Réticences socialistes
La proposition du député est soutenue par la majorité du parti Les Républicains. En revanche, aucun de ses homologues socialistes ne la soutient, et Élisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, chargée de se prononcer sur l’opportunité de créer une telle commission d’enquête, a déjà fait savoir qu’elle s’y opposerait.
“Mais les lignes peuvent bouger”, assure Jean-Frédéric Poisson. Le sujet est grave, et les attentats du 13 novembre à Paris lui donnent une dimension toute particulière. Déjà en mai 2015, le député voulait s’assurer que “pas une goutte de sang de chrétien d’Orient ne coule à cause de la France”, maintenant il pourrait ajouter qu’il faut vérifier que “pas une goutte de sang français ne coule à cause de la France”.
Soutien par pétition
La proposition de résolution est inscrite à l’ordre du jour des débats à l’Assemblée nationale le jeudi 3 décembre prochain, elle sera alors soumise au vote des députés. Afin de soutenir cette proposition, une pétition a été mise en ligne.