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“Si tu aimes tes enfants, ne les mets pas au monde, c’est une poubelle.” Tel est l’un de slogans des ginks. Les ginks ? C’est un mouvement de pensée qui préfère ne pas avoir d’enfants pour soulager la planète. En toute simplicité, il faut que l’homme disparaisse pour que notre planète survive.
Le constat est sévère, et ne date pas d’hier. “Trop de voitures, trop d’usines, trop de détergents, trop de pesticides, trop peu d’eau, trop de CO2 : il y a trop de monde sur la Terre !”, écrivait Paul Ehrlich en 1968. L’ancien ministre de l’Environnement de Lionel Jospin, Yves Cochet, disait lui qu’un enfant européen a “un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York”.
Moins d’humains
La solution est toute trouvée : il faut moins d’humains. Cela passe par des moyens extrêmes : avortements et stérilisation de masse, ovariectomies ou vasectomies, etc. L’homme est un cancer pour la nature. Lorsque les cellules d’un cancer prolifèrent, on les supprime, jusqu’à ce que le cancer soit éradiqué. Certains scientifiques proposent aussi de réduire la taille de l’homme à 50 cm. Dans tous les cas, il faut réduire l’homme, ou l’annihiler. Au nom du bien commun.
Un fausse bonne idée
Mais le problème tel qu’il est posé est biaisé dès le départ. En effet, ce n’est pas la population en soi qui pose problème, mais sa consommation. Notre consommation. Lorsque l’on observe que les États-Unis produisent 14% des gaz à effet de serre avec seulement 4% de la population, on comprend bien que ce n’est pas la population elle-même qui pollue, mais sa manière de consommer. Sinon, un Américain polluerait autant qu’un Somalien. Ce n’est pas le cas.
Privilégier la consommation… ou l’homme ?
Ce qui est proposé par les ginks n’est finalement qu’une sauvegarde à tout prix de leur mode de vie et de consommation, sans vrai souci du bien commun. C’est une vision du monde qui éloigne toute espérance : après moi, le déluge ! Pourquoi ne pas se tourner vers un mode de vie plus sobre et tourné vers l’essentiel ? Les ginks n’ont sans doute pas lu Laudato Si’. Car le pape François l’explique clairement : “Accuser l’augmentation de la population, et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes. On prétend légitimer ainsi le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser” (Laudato si, n°50).
L’émergence de ce mouvement est révélatrice d’une humanité qui a perdu le goût de la gratuité, du don de soi. Toujours dans Laudato Si’, le Pape nous invite à “regarder la réalité d’une autre manière” et à sortir de l’anthropocentrisme. C’est-à-dire que l’homme doit cesser de se regarder le nombril : la consommation telle que veulent la sauvegarder les ginks ne donne pas sens à notre vie. Une écologie intégrale, tournée vers l’essentiel, comme la promeut le Pape, si.