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La philosophie a-t-elle des vertus thérapeutiques ?

“La mort de Socrate” par Jacques-Louis David (1787) © Public Domain

"La mort de Socrate" par Jacques-Louis David (1787) © Public Domain

"La mort de Socrate" par Jacques-Louis David (1787) © Public Domain

Daniel Esparza - publié le 06/06/16

Le récent regain d’intérêt pour la philosophie stoïcienne pose la question.

Lors d’un entretien pour Aeon, le philosophe Nigel Warburton, l’auteur de la Petite Histoire de la Philosophie a demandé à Jules Evans, professeur à l’Université de Londres, auteur de La Philo, c’est la vie, son opinion sur le récent regain d’intérêt pour certaines écoles de la philosophie classique et helléniste grecque. Cette philosophie repose non seulement sur son rôle traditionnel, c’est à dire, d’être par essence une tentative de comprendre – mais également sur certains bénéfices strictement liés au bien-être psychologique.

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L'École d'Athènes est une fresque du peintre Raphaël © Public Domain

La philosophie antique, un soin de l’âme ?

L’exercice de la philosophie, selon Warburton, et la découverte de la raison et de la nature des choses qui dérive d’elle, ne vont pas nécessairement nous aider à aller mieux psychologiquement. Au contraire, précise-t-il, il est possible que nous nous sentions encore plus mal. La réponse d’Evans, que nous reproduisons ici de manière partielle, est révélatrice : d’un côté, le philosophe affirme que le bien-être n’est pas une valeur supérieure à la vérité mais, d’un autre, qu’il faut également indiquer que les penseurs grecs et romains classiques considéraient bel et bien la philosophie comme une activité thérapeutique, pour le moins dans certains de ses aspects :

“Personnellement, je ne veux pas dire que toute la philosophie soit une thérapie, mais que les Grecs et les Romains la percevaient ainsi, à l’instar de nombre de philosophes en Inde. Ils ont conçu une série de techniques, toutes d’ordre pratique, qui, selon eux, pouvaient contribuer à transformer la souffrance, et qui faisaient partie d’une “philosophie de vie” plus large. Ces techniques ne se limitaient pas à la “pensée positive” mais, au contraire, impliquaient de voir le monde tel qu’il est, avec sa forte instabilité, l’adversité, et de l’accepter. Certaines de ces techniques ont été redécouvertes il y a peu et mises à l’épreuve par des psychologues empiriques, qui se sont rendus compte qu’en effet, elles transforment la souffrance émotionnelle. Je veux insister sur ce point le plus possible, parce que la philosophie antique peut réellement aider des personnes à surmonter leur souffrance. C’est à mettre au crédit de la philosophie qui est, comme chacun sait, mal considérée et mal mise en valeur de nos jours (…)”

À la quête de la vérité

Néanmoins Evans ne pense pas que le bien-être est supérieur à la vérité. La philosophie implique une quête insatiable de la vérité, un examen incessant de ses propres convictions. Comme il le souligne : “J’aime cette quête et c’est la raison pour laquelle je ne me suis pas arrêté au stoïcisme. J’ai continué à chercher parce que je ne pense pas que la vérité ultime à propos de la réalité se trouve dans le stoïcisme. Mais ce qui me motive à poursuivre ma recherche, c’est, en dernière instance, une espèce de foi platonique qui considère que la vérité est bonne et qu’elle est bonne pour moi.”

Pourquoi s’obstiner à chercher si on ne pense pas qu’arriver au bout de sa quête en vaut la peine ?

Tags:
philosophiethérapie
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