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Pour le deux-centième anniversaire de la pose de sa première pierre, le BraccioNuovo des Musées du Vatican s’est offert une restauration complète. Plus de 140 sculptures ont été remises en état, tout comme la structure architecturale de l’Aile Nouvelle voulue par le Pape Pie VII (Chiaramonti 1800-1823). Pendant sept années, Antonio Paolucci s’est efforcé de redonner à ce musée l’éclat qu’il mérite grâce à une attention portée au programme iconographique et à l’architecture conçus par les architectes Raffaele Stern et Pasquale Belli.
Une galerie voulue par le pape Pie VII
Il s’agit de la troisième galerie voulue par Pie VII lors de son pontificat, mais celle-ci est marquée par un contexte particulier. Les États-Pontificaux sont annexés par la France pour la seconde fois en dix ans. Le Pape répond par une bulle d’excommunication un mois plus tard, le 10 juin 1809, condamnant, entre autres, les « voleurs de Patrimoine » de Saint-Pierre. La réponse de Napoléon : la déportation du Saint-Père à Fontainebleau en 1812 où il restera jusqu’en janvier 1814.
Mais que signifie « voleurs de Patrimoine » ? En février 1797, Pie VI (Braschi 1775-1799) est contraint de signer le Traité de Tolentino, lequel précise que le Pape doit céder à la France plus de « cent tableaux, bustes, vases ou statues », dépouillant ainsi les collections vaticanes et transportant les plus célèbres chefs-d’oeuvres de la peinture de la Renaissance et de la sculpture classique vers le Museum de la Liberté, futur Musée du Louvre. Au Vatican, des niches vides ponctuaient le parcours des galeries vaticanes montrant l’état de désolation dans lequel ces musées étaient tombés. Une grande majorité de ces chefs-d’œuvre avaient pris place dans le Palais du Belvédère depuis, notamment, le pontificat de Jules II (della Rovere 1503-1513).
Pie VII entame une négociation
Mais arrivent le retour du Pape à Rome, la bataille de Waterloo et le Congrès de Vienne. Pie VII envoie deux de ses plus proches collaborateurs négocier le retour des œuvres à Rome, prouvant la nullité du Traité de Tolentino. Le cardinal et secrétaire d’État, Ercole Consalvi, est accompagné d’Antonio Canova, sculpteur et directeur des Musées du Vatican à qui la diplomatie est la seule corde qu’il manque à son arc. Grâce aux puissances alliées, opposées à la France, avec en tête de file les britanniques, le Pape obtient le retour des œuvres qui ne rentreront pas au Vatican avant 1816. C’est à ce moment que les travaux de réalisation du Braccio Nuovo commencèrent. Un monument à l’antique pour des œuvres antiques ou prétendant l’être.
Commencement des restaurations
Cette longue galerie voûtée, fermée en son milieu par une abside d’un côté et de l’autre un portique donnant sur le Cortile della Pigna fait référence à la façade du Panthéon. Les bras de cette galerie accueillent, avec une certaine magnificence, la collection de sculptures classiques acquises sous Pie VII. Elles sont installées dans des niches et surmontées de bas-reliefs dont les motifs évoquent les reliefs de la colonne Trajane. Toutes les œuvres sont mises en valeur par une gamme chromatique voulue par les architectes Stern et Belli : des tons clairs et neutres, un éclairage zénithal et des mosaïques antiques.
Toute une équipe de restaurateurs a œuvré pour rendre ce musée aussi beau qu’il y a deux siècles comme le voulait Canova. C’est en 1822, qu’avait été inauguré le Braccio Nuovo, dernier projet mené par Canova avant la fin de son mandat comme directeur des Musées.