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« Si vous planifiez pour un an, plantez une graine. Pour dix ans, plantez un arbre. Pour cent ans, éduquez le peuple. » Le bon sens ne manque pas en Chine et cette maxime pourrait à elle seule résumer le travail initié par “Enfants du Mékong” en 1958, au Laos, puis dans les camps de réfugiés Thaïlandais sur les frontières khmères, lao ou birmanes. C’est de ce dernier pays, la Birmanie dont je voudrais vous parler aujourd’hui. Non pas parce qu’il est le lieu d’exactions terribles contre les minorités ou parce qu’en marge d’une démocratisation du pays s’élève un nationalisme religieux qui peut faire peur, mais parce que rares sont les observateurs qui mettent en avant le réel défi du pays : l’éducation.
La Birmanie revient de loin. Depuis 1962, le pays n’a connu que des dictatures militaires avant le tournant démocratique de ces dernières années. Ah Htu, un jeune de trente ans se souvient : « Lorsqu’enfant je posais une question, mon instituteur me battait. Aucun sens critique n’avait sa place. Tout a été balayé par la méthode perroquet. Une façon de mieux contrôler le pays. » « Nous avons été endormi par notre propre pays. À l’école, on nous apprenait à nous taire. Les réponses étaient données avant les questions », renchérie Naw Cing, 20 ans.
Pourtant, au sortir de la colonisation, en 1948, la Birmanie était un pays justement reconnu « comme l’un des meilleurs systèmes scolaires de la région du fait de l’héritage britannique » se souvient Apo, un vieux prêtre de Myitkyina que tout le monde appelle « grand-père » : « Le pays formait des élites issues aussi bien des milieux instruits que des classes défavorisées. La junte a endormi la terre birmane pendant plus d’un demi-siècle, laissant place à un désert éducatif. La Birmanie de mon enfance était rayonnante. Faire sombrer un pays c’est si facile. Réparer prend beaucoup plus de temps. »
Réparer, éduquer. Voilà les enjeux d’aujourd’hui en Birmanie. « Éduquer en Birmanie est un travail de laboureur. Il faut soulever la terre et aller en profondeur », nous confiait récemment une responsable de foyer. Nous pouvons changer la donne pour ces milliers d’enfants a qui les despotes refusaient l’instruction pour mieux les soumettre. Oui la Birmanie s’éveille et sors d’un gâchis monstrueux. L’espoir est là, ce sont ces milliers d’enfants comme Ah Htu ou Naw Cing qui ont subi une instruction faible et veulent le meilleur pour la nouvelle génération. Plus que jamais en Birmanie, l’enfant que vous aidez sauvera son pays demain !
Vous voulez en savoir plus ? De Mandalays à Rangoun, la Birmanie s’éveille. Un reportage par Fanny Cheyrou dans le nouveau Asie Reportages, par Enfants du Mékong.
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