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Marie-Noëlle Muller : “Nous voulons faire changer les regards sur l’Afrique”

HOMME AVEC UNE PETITE FILLE

© Ismael MS

Harambee

Sabine de Rozières - publié le 24/05/17

"Tous ensemble", voici ce que signifie Harambee en swahili, la langue la plus parlée d’Afrique sub-saharienne. Mais tous ensemble pour faire quoi ? Aussi bien pour creuser un puits, que construire une école, tout le village vient aider, on "fait" harambee, on est tous ensemble.

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“Harambee – Tous ensemble pour l’Afrique” est une association internationale, créée à Rome en 2002, le jour de la canonisation de saint Josémaria. La branche française, plus récente, est portée depuis 2010 par Marie-Noëlle Muller. Entretien.

Aleteia : Quels sont les objectifs d’Harambee ?
Marie-Noëlle MullerL’idée est simple mais le challenge est grand, nous voulons faire changer les regards sur l’Afrique ! Et pour cela nous avons deux actions : d’un côté nous aidons financièrement des projets africains, réalisés par des africains en Afrique sub-saharienne, et de l’autre, nous organisons un concours tous les deux ans qui récompensent des documentaires sur l’Afrique.

Comment trouvez-vous les fonds pour vos actions ?
Nous sommes 8 pays à être partenaires d’Harambee international, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, la France, la Suisse récemment, le Portugal et l’Autriche mais également les États-Unis. Tous les ans nous nous réunissons à Rome pour faire un point sur les dons récoltés par chaque entité et nous définissons les projets que nous financerons. Nous organisons aussi des expo-photos et des rencontres pour sensibiliser les populations à nos actions.

Les jeunes sont parties prenantes pour récolter des dons ?
Nous voulons vraiment que la jeunesse comprenne que la solidarité ce n’est pas uniquement donner un chèque, de temps en temps, quand il y a une catastrophe humanitaire. Il y a une question personnelle d’investissement où on peut donner de soi de façon concrète. Nous avons la chance d’avoir des écoles qui s’engagent pour certains projets comme par exemple ces jeunes enfants de Neuilly qui ont cherché des sponsors et ont couru pour récolter l’argent nécessaire au démarrage du projet Harambee 2017 : “Cameroun, des livres pour étudier” ! Des étudiants toulousains organisent également cette année un marathon au mois de mai pour soutenir nos projets. Toutes ces initiatives sont un soutien inestimable et nous permettent de mettre en œuvre une véritable solidarité.

Quels sont les projets que vous financez ?
Depuis le début de l’association, nous avons financé plus de 50 projets dans 18 pays d’Afrique Sub-Saharienne. Nous aidons tout ce qui peut concerner l’éducation et le développement en finançant des projets très variés qui ne représentent pas le même coût à chaque fois. Ce sera par exemple la formation d’infirmières au Congo ou la formation professionnelle des instituteurs dans les écoles pour arriver à ce que les élèves passent en 6ème. Mais cela passe aussi par des choses très concrètes comme l’achat de matériel pédagogiques ou la construction de bibliothèques. La plupart du temps nous aidons des projet qui se réaliseront sur un an. Cela permet de garder l’élan. Il est bien plus difficile de trouver de l’argent pour des projets sur 5 ans par exemple. Pour les bénéficiaires, cela offre un cadre bien plus porteur qui évite de procrastiner. Comme ce sont des petits projets, ils arrivent toujours à se réaliser, c’est aussi pour ça que nous avons choisi cette option. Nous les aidons aussi à faire leur comptabilité. Je me souviens, par exemple, d’être allée au Cameroun et d’expliquer à l’un qu’il ne pouvait pas dépenser l’argent de telle manière, sans avoir de tickets ou de factures qui correspondent à son achat. En Afrique, c’est presque une gageure, mais petit à petit ils se forment !

Comment se nouent les projets ?
Nous en finançons 5 ou 6 par an. Une fois que les projets sont choisis, lors de notre réunion annuelle, un contrat est signé entre Harambee international et les entités locales, avec des obligations réciproques. Il s’agit surtout de bien cadrer les mouvements d’argent. Nous demandons aux porteurs du projet de payer de leur poche 10% du projet présenté. Avec ça ils démarrent leur action et au bout de 3 mois et lorsqu’ils ont des factures à nous envoyer, nous leur faisons un premier virement. Nous n’envoyons jamais d’argent sans facture. Et lorsque nous arrivons en fin de projet, le troisième et dernier versement est payé d’abord par eux et nous remboursons lorsque le projet est fini. Cette traçabilité de l’argent et ces obligations sont un gage de confiance et c’est une des raisons pour lesquelles les donateurs nous sont fidèles. À n’importe quel moment ils peuvent savoir où en est le projet pour lequel ils ont donné. Nombreux sont ceux qui m’appellent pour me demander où en est tel ou tel œuvre pour laquelle ils ont participé financièrement et grâce à notre système intranet, nous savons exactement ce qu’il en est en temps réel.

Pour découvrir le site officiel, cliquez ici.

Cliquez sur la 1ère image pour visionner le diaporama : 


PORTRAIT DE SANI MAGORI
Lire aussi :
Sani Magori, réalisateur : “Je veux montrer une Afrique digne malgré ses misères”

Propos recueillis par Sabine de Rozières.

Tags:
Afrique
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