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En l’an 356, sous le pontificat du pape Libère, vit à Rome un pieux notable prénommé Jean. Son grand malheur, et celui de sa femme, est de ne pas avoir de descendance. Les années passant et leur espérance de nouveau-né n’étant pas exaucée, ils se résignent et, en signe d’acceptation de la volonté divine, offrent tout ce qu’ils possèdent à la Vierge Marie. Avec cela, ils redoublent de piété, de jeûne, de prières, afin de mieux discerner la volonté de Dieu pour leur existence, et la nature du don qu’Il attend d’eux.
Puis un jour, le miracle se produit : Marie répond à leur piété filiale en se manifestant dans un songe. Elle vient leur signifier sa volonté : elle attend d’eux qu’ils œuvrent à la construction d’une église à sa louange. “Ainsi voulait-elle être instituée leur héritière”, dit le bréviaire du jour. Elle devra se trouver sur le mont Esquilin, et afin qu’il n’y ait pas de doute possible sur l’emplacement que la mère de Dieu avait choisi, elle décide de le leur indiquer par une chute de neige. Rien de miraculeux ? Au détail près que tout ceci a lieu dans la nuit du 4 au 5 août, en plein pays méditerranéen !
Au réveil Jean et de sa femme échangent leurs songes, et sont heurtés par leur exacte similitude. Ils s’empressent alors de se rendre au lieu dit, et là où se trouve désormais la basilique Sainte-Marie-Majeure, ils voient un manteau de neige, résistant au soleil.
Un songe partagé par le pape
Conscients dès lors que c’est bien là une intervention divine et pas seulement un rêve, ils décident aussitôt d’aller à la rencontre du pape pour lui faire part des faits. Celui-ci n’est pas même surpris, puisque la sainte Vierge avait pris soin de lui apparaître dans le même songe, la même nuit. Peuple et clergé sont alors assemblés en procession jusqu’au lieu du miracle où chacun découvre, avec une joie et un étonnement sans nom, une couche de neige dont les dimensions ne sont ni plus grandes, ni plus petites que celles d’une vaste église.
Les travaux débutent peu de temps après, aux frais de Jean et de sa femme, selon les plans que nous lui connaissons aujourd’hui. Elle est alors baptisée Sancta Maria ad Nives, Sainte-Marie aux Neiges. Elle a par la suite plusieurs noms : basilique de Libère, puis Sainte-Marie de la Crèche, en raison du somptueux reliquaire qu’elle possède encore et qui contient les restes de ce qui servit de premier berceau au Sauveur du monde, qui furent rapportés de Bethléem. Elle prend enfin le nom de Sainte-Marie-Majeure, comme un titre de gloire mérité par son ancienneté et sa splendeur indéniable.