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Si vous ne priez pas pour les dirigeants politiques, « dites-le en confession » expliquait cette semaine le pape François en commentant la première lettre de Saint Paul apôtre à Timothée (1Tm 2, 1-4) : « Ne pas prier pour les gouvernants est un péché » insistait même le Saint-Père. C’est ce même passage du Nouveau Testament qui est à l’origine de la création de “Mission : prier pour les politiques” (MPPP) en 2010. Cette association de chrétiens a vocation à se mettre au service des responsables politiques de France, quels que soient leurs partis et leurs croyances, en priant pour eux. Elle identifie donc des hommes et des femmes politiques et va à leur rencontre pour leur proposer un soutien bienveillant par la prière. Animés par la foi et l’espérance en chaque responsable politique, les quelques 500 priants qui la composent intercèdent pour que chacun reçoive les grâces nécessaires à sa mission.
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Si la classe politique est en proie au soupçon généralisé et que critiquer les dirigeants est érigé en sport national, le soutien par la prière des MPPP se veut sincère et s’inscrit dans la durée. Ghislaine, une des fondatrices raconte :
« Nous recevons des SMS de politiques qui nous disent : “Surtout ne nous lâchez pas !”. Certains éprouvent sincèrement le besoin qu’on prie pour eux afin de fortifier leur engagement tout au long d’un mandat au service de l’intérêt général. Un autre politique me disait : “Savez-vous que c’est la première fois qu’on me propose gratuitement quelque chose ? C’est comme une main tendue pour moi !” ».
Pas besoin d’être un homme politique catholique pour accepter ce soutien par la prière. Au contraire. Il suffit pour eux, selon Ghislaine, d’avoir le cœur ouvert. Certains hommes et femmes politiques le comprennent volontiers et confient aux priants qu’ils sont touchés par leur initiative. Si elle les surprend parfois, ils y voient de la bienveillance. Ghislaine poursuit : « Certains nous explique simplement en vérité qu’ils sont agnostiques mais qu’ils acceptent de bon cœur notre soutien qui les touche. Mais la plupart ne répondent pas à notre proposition ». Ce qui n’empêchera pas un priant de confier le quotidien d’un homme politique à Dieu.
Les priants de tous âges — certains le font en famille — répondent de cette façon pleinement à l’appel exigeant du Pape qui insiste : « Nous ne pouvons pas laisser les dirigeants seuls, même s’ils se trompent ». Les chrétiens doivent les accompagner et même « faire pénitence » pour eux, qu’ils aient voté ou non pour eux. Selon Radio Vatican (en italien), chaque personne est invitée à y consacrer cinq minutes de sa journée.
Du simple conseiller municipal à Emmanuel Macron
L’association est très ouverte sur les modalités de cette prière. Si elle propose un texte de prière commun, elle n’impose pas de durée mais des formules à la carte. Il est ainsi possible de ne prier que quelques fois par mois, ou au contraire de s’engager à une prière quotidienne pour “son” élu. Si l’élu ne sait pas qui prie pour lui, l’inverse est également vrai. Seul le prénom de l’élu est donné, et on prie pour lui du début se sa campagne à la fin de son mandat. Certains prénoms singuliers parmi le personnel politique sont plus identifiables, mais cela reste anecdotique. L’enjeu pour les MPPP n’est pas dans les commérages mais dans l’action invisible.
Une autre formule consiste à prier pour un homme ou une femme politique choisi, que ce soit le maire de sa petite commune ou le locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron. Au pied de son lit, dans le métro ou ensemble dans une église, tout est possible et diverses initiatives prennent corps partout en France. Ainsi à Rambouillet, dans les Yvelines, les priants se retrouvent-ils un soir par mois à heure de l’adoration.
Faire de la politique autrement
Aujourd’hui l’association compte sur les paroisses pour faire connaître sa démarche et développer son réseau de priants. Les MPPP ne prient pour l’heure “que” pour 328 élus. La France en compte pourtant 580 000 dont près de 1 000 parlementaires. Pour ceux qui aimeraient aider en démarchant des élus, Ghislaine précise que “certaines précautions sont nécessaires avec le personnel politique” et que les MPPP privilégie un contact via l’association. Les fondateurs, qui souhaitent rester anonymes, aspirent également à se faire connaître auprès des responsables protestants et orthodoxes.
Trop exigeant de répondre à cet appel ? Peut-être tout simplement une bonne motivation pour retrouver un rythme de prière, et une autre forme d’engagement en politique qui évite le découragement, la botte secrète du diable. C’est ce que vit Marie depuis deux ans : “Me voici ravie de pouvoir soutenir de manière priante ces politiques, je suis très contente. J’ai toujours eu envie de faire quelque chose en politique et voilà l’occasion parfaite !”.