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“Mais que font-elles toute la journée ?”, se demandent certaines personnes au sujet des religieuses. Certains pensent qu’elles prient pour laisser la vie réelle derrière elles et ne pas y penser. D’autres se construisent une image romancée d’un monastère ou d’un couvent où vivent des personnes qui ont renoncé à la vie réelle et se sont réfugiées dans le confort d’une retraite de montagne, perdant leur temps.
La perception est raisonnable, mais très éloignée de la vérité. En fait, quiconque a passé quelques jours en retraite silencieuse sait que c’est une expérience très difficile. Une fois que le désordre de la “vraie vie” est enlevé, que ce soit la circulation, le bruit, Internet, le téléphone ou la télévision, il devient rapidement clair qu’il ne s’agit là que de distractions.
Pour ceux qui veulent se retirer et embrasser la lutte de l’introspection, la récompense n’est pas de passer de la réalité à un pays de rêve, mais plutôt de se rapprocher de la source de l’existence. Ceci étant le cas, qui mieux qu’une religieuse contemplative peut expliquer le chemin de la connaissance de soi ?
Connaissance de soi, le travail de toute une vie
Sainte Thérèse d’Avila, une religieuse qui a vécu dans l’Espagne du XVIe siècle, a consacré sa vie à la quête exigeante de la connaissance de soi. Dans son célèbre livre Le château intérieur, elle raconte même aux lecteurs : “C’est une chose si importante de nous connaître que je ne voudrais pas qu’il y eût relâchement en ce point, quelque élevées que vous soyez dans les cieux.” En d’autres termes, la connaissance de soi est le travail de toute une vie.
Voici quelques-uns de ses conseils, de niveau débutant, qu’il nous revient de prendre à cœur !
1.Regarder au plus profond de son âme
Le premier pas vers la connaissance de soi est, comme le dit Sainte Thérèse d’Avila, de pénétrer dans les pièces de notre château intérieur, qui est sa description de l’âme. Peut-être cette étape semble-t-elle si évidente que, comme elle l’admet, “il semble que j’avance quelque chose d’étrange”. D’une certaine manière aussi, il semble étrange de nous conseiller d’entrer plus profondément dans notre propre âme.
Sainte Thérèse explique: “Ne serait-il pas absurde, en effet, de dire à quelqu’un d’entrer dans une chambre, quand il y serait déjà ? Mais vous devez savoir qu’il y a une grande différence entre demeurer et demeurer.” Il y a tellement de distractions, et tellement de gens se préoccupent des affaires extérieures qu’ils n’ont ni le temps ni l’énergie de regarder à l’intérieur. Si nous voulons nous connaître, nous devons d’abord dépasser notre existence superficielle et regarder au plus profond de notre âme.
2.Prier et méditer
Une fois que nous nous engageons dans l’introspection, la porte d’entrée dans le château intérieur se fait par la prière et la méditation. Sainte Thérèse d’Avila souligne que, quel que soit le type de prière qu’une personne aime, elle doit être accompagnée de méditation. La clé est la pleine conscience, et de mettre de côté les préoccupations. Elle écrit que la raison pour laquelle cette étape est importante est la suivante : “Leur trésor étant là, là aussi se porte leur cœur.”
Si notre attention est toujours tournée vers l’extérieur, cela montre que nous dépendons de choses extérieures pour définir qui nous sommes, et que nous valorisons d’autres choses plus que nous-même. Pour cette raison, la connaissance que nous avons de nous-même est déformée et emmêlée dans les choses extérieures. Prendre le temps de mettre de côté les distractions et de méditer est une façon de chérir l’âme humaine de la même manière que Dieu la chérit.
3.Être humble
Le processus de redécouverte de l’estime de soi peut être un changement de perspective discordant. Il est facile de se considérer comme une personne émérite parce que l’on gagne beaucoup d’argent, que l’on a des diplômes impressionnants ou que l’on a suffisamment d’argent pour acheter le gadget, les vêtements ou la voiture que l’on veut. Se détourner de ces choses-là et se projeter dans la toute première pièce de son château intérieur est une leçon d’humilité.
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Si l’on souhaite vraiment se connaître, l’humilité est absolument nécessaire. Sainte Thérèse écrit : “L’humilité, sans laquelle tout serait inutile, travaille sans cesse en [nous], comme l’abeille qui fait le miel dans la ruche.” L’humilité est une vertu qu’une personne se connaissant elle-même pratiquera naturellement, car plus nous nous connaissons, plus nous nous rendons compte aussi que nos âmes sont entre les mains de Dieu seul.
4.S'épanouir dans l'amour mutuel
L’importance de l’humilité nous indique un aspect essentiel de l’âme humaine que nous ne devons pas oublier si nous voulons toujours cultiver la connaissance de soi. Nous ne nous appartenons pas totalement. Nous appartenons à Dieu et à notre prochain. Nos âmes sont faites pour se développer et s’épanouir dans l’amour mutuel, et c’est la seule activité en dehors de nous-même qui ne nous détourne pas de la connaissance de soi et qui aide réellement à l’enrichir.
Sainte Thérèse d’Avila l’explique en termes pratiques, en écrivant : “Cet amour que vous devez avoir les uns pour les autres est si important que je voudrais que vous ne l’oubliez jamais, car à force de considérer chez les autres de petits riens, qui d’ailleurs ne sont peut-être pas des imperfections, mais que, dans notre ignorance, nous prenons en mauvaise part, notre âme peut perdre la paix, et même inquiéter celle des autres.” En d’autres termes, l’absence d’amour est le type de distraction que nous cherchons à éviter. Aimez généreusement et vous vous connaîtrez mieux.
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