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En fermant les églises françaises en 1793 pour imposer les idées de la Révolution, on privait les gens d’aller admirer les crèches de Noël… C’est à ce moment-là qu’en Provence, on s’est mis à fabriquer des personnages pour faire des crèches clandestines chez soi. C’était de tous petits personnages fabriqués en mie de pain ou en carton pâte, qui pouvaient se cacher facilement. Ces petits personnages étaient de petits saints : Joseph, Marie et l’enfant Jésus, d’où l’appellation santons.
Santonnier, un métier !
Un Marseillais, Jean-Louis Lagnel eut l’idée de les faire en argile… et devint santonnier. Il existe de nos jours une forte concentration d’ateliers de santons entre Marseille, Aubagne, Aix-en-Provence, Arles. Les Bouches-du-Rhône en comptent soixante-deux, et dans le Vaucluse , ils sont vingt-six. Les santonniers les plus célèbres sont les maisons Fouque à Aix en Provence, Carbonnel à Marseille, et Escoffier à Aubagne.
Des personnages provençaux aux côtés de la Sainte famille
En 1803, peu après le Concordat, la première foire aux santons fut inaugurée à Marseille. Elle s’y tient toujours, place Charles de Gaulle, du 18 novembre au 31 décembre cette année, et elle n’est pas la seule ! Car Noël en Provence, c’est tout un ensemble de traditions, comme les crèches vivantes et les « pastorales », ces représentations théâtrales de la Nativité en langue provençale racontant le pèlerinage des provençaux vers Bethléem. Les pastorales ont d’ailleurs inspiré une foule de nouveaux personnages venant saluer la Sainte famille, dans la crèche. C’est ainsi qu’on a vu arriver dans les crèches provençales tous les métiers du village, traditionnellement vêtus d’après la mode populaire sous Louis-Philippe.
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En images. La Pastorale des santons de Provence
La créativité des crèches provençales
Dans la crèche provençale, on trouve plusieurs groupes de santons : les santons du premier cercle, placés dans l’étable autour de l’enfant Jésus, ceux qui apportent des cadeaux ; les bergers et les mages, ceux qui figurent les différents métiers de Provence ; viennent ensuite les animaux et les accessoires nécessaires pour figurer un village provençal typique.
Les crèches peuvent ainsi se multiplier selon la créativité des santonniers. Toutefois, on est à peu près sûr d’y retrouver le ravi, le tambourinaire, Pistachié le valet de ferme, le maire et le curé, les anciens, l’aveugle et son fils, les bohémiens…
Mais chaque année, les santonniers mettent un point d’honneur à créer de nouveaux santons… Certains deviendront des classiques comme le fameux « coup de mistral » né en 1952 sous les doigts de Paul Fouque, représentant un berger avançant avec difficulté dans le vent, devenu l’emblème de la célèbre maison.