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À l’inverse d’autres religions ou confessions chrétiennes, l’Église catholique a la chance, souvent enviée, d’avoir un chef unique : le Pape. Il est donc naturel pour un catholique d’aspirer à rencontrer le successeur du premier des apôtres, le “doux Christ en terre”, comme disait déjà sainte Catherine de Sienne. Mais il n’existe qu’un seul Pape, pour près d’1,3 milliard de catholiques… Et à Rome, les demandes d’audience sont gérées par la toute petite Préfecture de la maison pontificale, qui s’occupe de l’agenda du pontife.
Le plus facile : l’audience générale
Dès lors, la façon la plus simple et la plus commune de voir le Pape est de participer à une audience générale. Celles-ci ont lieu chaque mercredi, sur la place Saint-Pierre lorsque la météo le permet, ou dans la salle Paul VI au Vatican. Il ne s’agit certes pas d’un tête-à-tête, mais le Pape dispense une catéchèse qui est traduite en plusieurs langues, à commencer par le français. Le pontife salue aussi les fidèles et cite généralement un ou deux groupes par pays.
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Moins formelle, mais très prisée par l’actuel pontife, il y a aussi l’embrassade avec les fidèles, avant le début de l’audience — qui peut aller jusqu’au selfie. Pour se faire, il est préférable cependant d’être un jeune enfant, voire un malade. Lorsque le Pape passe parmi les fidèles, en papamobile en cas d’audience sur la place Saint-Pierre, le jeu consiste alors à tendre son enfant, ou à demander pour soi-même une bénédiction — dans ce dernier cas, choisir plutôt la salle Paul VI. Et surtout, il est conseillé d’arriver tôt, pour être aux premières loges.
Pour assister à l’audience générale, rien de plus simple : il suffit d’écrire à la préfecture de la maison pontificale, en indiquant son nom, la date de l’audience et le nombre de billets souhaités. La seule (petite) difficulté est que les demandes se font uniquement par courrier ou par fax ! Mais en revanche, les billets sont gratuits, ce que s’évertuent à répéter semaines après semaines les appariteurs avant l’audience, comme pour dissuader les attrape-touristes ! Généralement, il suffit de faire la demande quelques jours à l’avance. Conseil utile pour les retardataires : il est toujours possible de demander aux Gardes suisses porte Sainte-Anne s’il reste encore des places…
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Pour les privilégiés : le “baise-main”
Ensuite, pour les privilégiés, il y a le baciamano — le “baise-main” — coutume qui veut que l’on embrasse l’anneau du pécheur, porté par le seul souverain pontife en exercice. À la fin de l’audience, certains peuvent ainsi saluer personnellement le Pape. Généralement, ce moment est très court, mais précieux : le photographe attitré du Pape y est présent, et la photo peut être récupérée auprès du service photographique de L’Osservatore Romano.
Malheureusement, le baciamano est autrement plus restreint. C’est facile pour les évêques – il suffit de le vouloir. Pour les fidèles, il faut en revanche que la demande émane d’un évêque, voire d’un cardinal. En théorie, la recommandation peut aussi émaner du curé de sa paroisse, mais les demandes sont parfois très – trop – nombreuses. De plus, il faut une “bonne” raison : par exemple, publication d’un ouvrage religieux, arrivée d’un long pèlerinage… Par exemple, un étudiant a pu saluer le Pape après plusieurs mois de stage dans un des dicastères de la Curie romaine.
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Pas facile donc, à moins d’entrer dans une catégorie bien particulière : celle des nouveaux époux. Pour cela, il faut venir à Rome dans les trois mois suivants son mariage, après en avoir fourni les preuves à la Préfecture de la maison pontificale. Et encore : la tradition veut alors que l’on assiste à l’audience en tenue de mariés ! Relativement aisé pour le mari, moins pour sa jeune épouse…
De façon similaire au baciamano, il est aussi possible de saluer très brièvement le souverain pontife lors des messes qu’il préside. Par exemple, lors de la procession des offrandes apportées par des fidèles, qui les remettent dans les mains du Pape. C’est souvent l’occasion de lui glisser un mot, une prière, un remerciement. Pour cela, la demande suit les mêmes modalités que pour le baciamano. Mais la sélection est encore plus rude, étant donné que les cérémonies publiques présidées par le Pape sont épisodiques.
La messe à la chapelle de la résidence Sainte-Marthe
Ensuite, tous les matins ou presque, le pape François célèbre la messe dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il habite. Une cinquantaine de places sont disponibles. La moitié est réservée aux habitants de Rome, dont le Pape est l’évêque : à tour de rôle, les curés des paroisses romaines sont invités, avec une vingtaine de leur paroissiens.
Pour les pèlerins, il est possible de demander de participer à cette messe, mais au vu du nombre de demandes, il faut avoir une grande souplesse dans la date. Sont normalement prioritaires les demandes de personnes célébrant un anniversaire de mariage important (dizaine ou 25 ans). À l’issue de la célébration, toutes les personnes présentes peuvent saluer le Pape.
Le plus difficile : les audiences privées
Le souverain pontife accorde aussi des audiences privées à des groupes particuliers. Même si le pape François reçoit beaucoup — en moyenne un groupe par jour — ces événements sont évidemment encore plus restreints. Pour les grands groupes, l’audience se tient généralement dans la salle Clémentine du Palais apostolique. Habituellement, les groupes reçus sont les participants à des congrès organisés par le Vatican ou des religieux tenant leur chapitre général.
Plus rarement, des groupes de pèlerins sont reçus par le pape François. Ainsi, le 19 octobre dernier, 80 élèves de classes préparatoires de l’Institution des Chartreux de Lyon ont eu cette possibilité. Pour avoir cette chance, il faut être un groupe recommandé, là aussi par un évêque ou plutôt un cardinal. Dans cet exemple, il est difficile de ne pas voir l’œuvre du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, lui-même à Rome deux semaines avant cette rencontre…
Finalement, la meilleure façon d’obtenir une audience privée avec le chef de l’Église catholique est d’être… chef d’État ! Par principe, le pape François – et ses prédécesseurs avant lui – accepte de recevoir tous les chefs d’État reconnus. L’entretien dure généralement entre 20 et 30 minutes, à huis clos, dans la bibliothèque privée du pontife, dans le Palais apostolique du Vatican.
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