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Né en 1910, Yves de Verdilhac a vingt-trois ans lorsqu’il fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. Le jeune homme, fils d’officier, est alors élève-avocat à Strasbourg. Un jeune conscrit est alors sous les ordres de son père, il s’appelle Pierre Joubert.
Tous deux passionnés par le scoutisme qu’ils ont découvert très tôt, ils s’attellent à un premier récit : Le Bracelet de Vermeil. Une maison d’édition – locale – Alsatia – accepte le texte et le publie en 1937. La saga du Prince Eric était née. Serge Dalens est déjà, dans ce premier livre, l’extraordinaire écrivain d’aventure qu’il demeura pendant de longues décennies, et Pierre Joubert l’illustrateur talentueux qui mettra en couleur les rêves de milliers d’enfants.
Dalens, Foncine et … Fondal
La même année, celui qui signe Serge Dalens, rencontre Jean-Louis Foncine, qui publie, dans la même collection Signe de Piste, l’aventure d’adolescents qui ont fait sécession du monde des adultes. La Bande des Ayacks sera avec le deuxième tome du Prince Eric, le plus gros succès de la collection. Avec Dalens et Foncine, qui signeront de nombreux romans sous le pseudonyme quasi-transparent de Mik Fondal, le style Signe de piste était lancé.
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Esprit d’aventure, refus du règne de l’argent et du monde calculateur des adultes, amitiés fortes, goût du grand air et des larges espaces, courage et fidélité à la parole donnée. Les romans servent alors de puissant catalyseur à l’essor du scoutisme en France, et rallient de nombreux jeunes, issus des banlieues comme des campagnes, sous le foulard et le quatre-bosses.
Une chevalerie pour notre temps
Ayant toujours eu une grande préoccupation pour la délinquance juvénile au cours de sa carrière de magistrat, Serge Dalens avait l’intime conviction que le scoutisme pouvait être la grande aventure qui sortirait ces adolescents perdus de l’ornière. Lui qui avait perçu la perte de confiance de ces enfants envers le monde adulte, il avait à coeur de leur présenter comme possible une chevalerie dont ils seraient les principaux acteurs.
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Les souffrances sociales et les conflits historiques n’ont jamais été escamotés par Dalens, qui souhaitait au contraire saisir le réel à bras le corps. Sa conviction ? Les enfants doivent être pris au sérieux. Dans le difficile contexte de 1943, il écrivait en avant-propos de La Mort d’Eric : « Je pense, moi, qu’un garçon de quinze, seize, dix-sept ans, est un garçon. C’est-à-dire un homme. Je pense qu’il n’y a pas de raison de le traiter à la paix autrement qu’à la guerre. De le traiter dans sa maison autrement qu’en ces jours de 40 où il courait dans les champs. De lui cacher la vérité». Et c’est ainsi que par sa plume, Serge Dalens permit à tant d’adolescents de devenir des hommes.
Les éditions Mame rééditent en ce moment la série du Prince Eric en édition collector