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La très belle collégiale d’Écouis, surprend par sa taille démesurée par rapport au petit village du Vexin normand qui l’accueille. Cet ancien chef-lieu de canton à moins de 100 kilomètres de Paris, était autrefois un rendez-vous de chasse des rois qui se rendaient en forêt de Lyons. Enguerrand de Marigny, ministre des finances de Philippe le Bel y fit édifier en un temps record — seulement deux ans, entre 1311 et 1313 — cette imposante collégiale bâtie sur un point culminant du Vexin. L’édifice possède une façade imposante, flanquée de tours carrées et une vaste nef voûtée de pierres et de briques, sans bas-côtés mais elle est surtout réputée pour sa très riche statuaire.
Statuaire exceptionnelle
Deux sculptures de la collégiale sont particulièrement remarquables. Tout d’abord une sainte Véronique, dont c’est l’une des premières représentations en Normandie. La virtuosité du sculpteur pour représenter l’image de la Sainte Face les yeux ouverts, mais le visage estompé, calme et douloureux du Christ souffrant, les yeux clos est exceptionnelle. Mais c’est surtout une autre statue qui attire l’attention. Cette dernière, pieds nus, mains jointes, les yeux levés au ciel, enveloppée dans l’épaisse et chaude toison de sa chevelure traitée en grandes ondes laisse deviner les formes de son corps. Cette image, très novatrice et audacieuse, a longtemps été associée à sainte Marie-Madeleine… Mais d’autres la présente comme sainte Marie l’égyptienne.
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Marie Madeleine ou Marie l’égyptienne ?
Souvent confondues du fait des similitudes de leurs vies et de leurs représentations, les deux saintes avaient l’une comme l’autre des raisons de vouloir couvrir de leurs cheveux leur nudité, puisqu’elles sont connues toutes deux comme des pécheresses repentantes de l’usage qu’elles ont fait de leur corps. Elles se sont toutes deux retirées au désert et y ont reçu la communion des mains d’un ermite. Longtemps présentée comme l’effigie de sainte Marie-Madeleine, en particulier lors de l’exposition “L’art au temps des rois maudits” au Grand Palais en 1998, il semble que les historiens d’art penchent aujourd’hui pour Marie l’égyptienne.
L’image de la repentance
Marie l’égyptienne est particulièrement vénérée dans l’Église orthodoxe qui lui consacre même le dernier dimanche du « grand Carême », celui qui précède la fête des Rameaux, afin de faire comprendre que nul péché passé ne saurait écarter le véritable pénitent de Dieu. Dans la légende dorée de Jacques de Voragine on lui prête cette supplique : « Moi, je suis dans la fange du péché et vous êtes la plus pure des vierges. Prenez pitié d’une malheureuse et faites pour mon salut, que je puisse adorer la croix de votre divin fils. » Elle est également fêtée le 1er avril, alors pourquoi ne pas aller à Écouis admirer et prier au pied de cette sublime statue qui depuis 700 ans, supplie le Seigneur de pardonner ses pêchés.
Collégiale Notre Dame de l’Assomption, 27440, Écouis