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Nous avons tous des réactions très différentes face à un malade en fin de vie, de par notre histoire, notre tempérament, notre lien avec le malade et notre degré d’acceptation face à la mort. En résulte un certain malaise, ou une très forte angoisse, qui nous empêchent d’être nous-même lorsqu’on rend visite à un malade en unité de soins palliatifs.
Le très beau roman Consolation (Le Cerf) de Monique Durand-Wood, ancien aumônier d’hôpital psychiatrique, raconte les derniers jours de Mario, un petit garçon de huit ans, atteint d’un cancer, et décrit les attitudes de ses proches. La mère de l’enfant, une pieuse veuve espagnole, prie le chapelet quand il dort et, « lorsqu’il est réveillé, elle reste près de lui en silence, lui souriant d’un air confiant, lui parlant avec les yeux. Ce n’est que sur la fin de sa visite qu’elle sort de sa contemplation. Elle lui parle alors de son institutrice et de ses petits camarades. » Ensuite, elle dit à son fils qu’elle l’aime et que cet amour, qui est une grande force pour elle, en est une pour lui aussi. « Quant à l’oncle Juan, il fait comme si l’existence de Mario allait reprendre, sans tarder, un cours normal. » Il lui parle de sa convalescence, de leurs futures promenades, de l’avenir. Enfin, « les soignants se mettent en quatre pour inventer des petites histoires capables de faire diversion ». L’auteur dépeint finalement quatre attitudes différentes face à un malade en fin de vie : la prière, le discours en amour et en vérité, le déni, et la diversion. Toutes ces attitudes sont profondément humaines, et il n’y a pas une « bonne » attitude. En revanche, ces exemples nous aident à définir comment nous, nous aimerions être dans cette épreuve.
Que signifie vraiment « visiter un malade » ?
Jésus nous exhorte à visiter les malades. Aux assises du Jugement dernier, il déclare : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Matthieu 25-36). Le Père Anselm Grün, dans son livre Tu peux avoir confiance (Salvator), rappelle qu’en allemand, besuchen (rendre visite) contient le suffixe suchen (chercher). « Visiter quelqu’un, souligne-t-il, c’est le chercher intensément pour découvrir où il est, pour le trouver vraiment. C’est donc manifester un intérêt pour lui. » Le moine bénédictin invite chaque visiteur à s’intéresser vraiment au malade, à le regarder en vérité et en profondeur. « Certains ne veulent pas voir comment l’autre va réellement, déplore-t-il. Ceux-là ne sont pas vraiment à la recherche. »
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Lorsqu’on ne sait pas quoi dire
La maladie déstabilise, et il arrive qu’on ne trouve pas de paroles de réconfort. En ce cas, Anselm Grün conseille de donner au malade la possibilité de parler lui-même de sa maladie, de ses angoisses et de ses espoirs. « On doit seulement l’écouter nous dire comment il va, ce qu’il éprouve. On est parfois étonné de constater qu’il s’est réconcilié avec sa maladie. » D’autres seront révoltés ou amers, le tout est de les laisser s’exprimer et de les réconforter par votre présence. Enfin certains malades ne diront rien, mais ils savent que vous êtes à leurs côtés. Leur tenir la main, par exemple, est un geste si simple et tellement réconfortant !
Quels sujets de conversation aborder ?
Certains choisissent de parler de la pluie et du beau temps, de l’actualité politique ou économique, pour rendre l’atmosphère plus légère. Mais cela traduit parfois le souci de se protéger mutuellement de la douleur que pourrait engendrer des sujets plus personnels. Se met alors en place un cercle vicieux où personne n’ose s’intéresser vraiment à l’autre.
Pourtant, les derniers jours de vie d’un proche pourraient être l’occasion de parler en profondeur, de le rassurer quant à l’avenir de ceux qu’il laisse derrière lui, de se pardonner, de prier ensemble, de l’assurer de son amour, comme le fait la mère du petit Mario, pour le rendre plus fort, plus confiant, face à la mort, et enfin, pour les chrétiens, de se redire et de partager cette foi en l’espérance d’une vie éternelle où l’on se retrouvera plus unis que jamais, dans le Christ.
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