L'image du jardin dans les monastères du Moyen Âge ne relève pas d’une simple admiration de la nature. Il traduit une vision du monde propre à l'univers médiéval où Dieu est au centre.
Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
Le monde d’ici-bas n’est que l’imparfait miroir des réalités divines, une image du Ciel. Il faut donc s’élever vers le divin. Il faut contempler la nature non pas pour sa valeur esthétique mais pour son contenu symbolique. La nature est spirituelle, sa réalité n’est pas exclusivement matérielle.
Au XIIIe siècle, saint François d’Assise et ses frères mineurs évoquent dans leur Cantique des Créatures une nature visible, bienveillante à l’homme, innocente et non coupable du péché originel. Dans cet esprit, comment les moines ont-ils organisé leurs jardins ? Quels symboles ont-ils voulu leur associer ?
Saint Fiacre, patron des jardiniers
Les premiers jardins monastiques s’organisent dans les monastères irlandais où la culture greco-latine s’est réfugiée pendant les invasions barbares. Un moine irlandais, saint Fiacre, est d’ailleurs le patron des jardiniers en France. Quant à la science horticole, c’est dans les grandes abbayes suisses, qui ont appliqué la règle irlandaise de saint Colomban, qu’elle prend son essor.
Au Moyen Âge, les jardins évoquent pour certains le paradis perdu. Il apparaît donc comme un lieu sacré circulaire, où le cercle révèle le céleste et l’infini tandis que le carré exprime la terre et le fini. Il s’intègre ainsi dans la symbolique médiévale où les nombres comptent beaucoup : les 4 éléments, les 4 fleuves du paradis, les 4 évangiles, les 4 saisons… Le 4 ou le carré, est le symbole de perfection terrestre au Moyen Âge. Il sert donc de base à la réalisation des jardins.