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C’était il y a quatre ans. Le 7 août 2014, les combattants de l’État islamique envahissaient Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne du nord de l’Irak, située dans la vallée de Ninive, obligeant ainsi ses 50.000 habitants à fuir. Parmi eux, de nombreux chrétiens. D’autres villes telles que Telkief, Batnaiya, Bartellah et Karamless se sont également vidées dans un même mouvement d’effroi face à la menace terroriste. Au total, 125.000 chrétiens de la plaine de Ninive se sont réfugiés alors au Kurdistan irakien ou dans des pays étrangers. Fin 2016, à la suite de durs affrontements, la plaine de Ninive est enfin libérée.
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Alors que les chrétiens représentent aujourd’hui moins de 1% de la population irakienne, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) souligne que 8 815 familles sont aujourd’hui de retour dans la plaine de Ninive (avant 2014, on en comptait environ 19.572). En parallèle, le Comité de Reconstruction de Ninive (NRC), dont l’AED est l’un des membres fondateurs, indique qu’environ 13.000 maisons sont à reconstruire (près de 5.000 d’entre elles auraient déjà été restaurées). Pour Marc Fromager, directeur de l’organisation, « le retour des familles dans la plaine de Ninive rend la réhabilitation d’autant plus urgente”.
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Si l’on peut se réjouir d’une telle nouvelle, rien n’est acquis, prévient Marc Fromager : “les milices Hachd al-Chaabi et les Shabaks, groupe ethnique minoritaire, tous majoritairement chiites, tentent d’occuper petit à petit le territoire, au détriment des chrétiens dont il faut aussi assurer la sécurité”. Mgr Timotheus Musa Al Shamani, archevêque syriaque orthodoxe du monastère Mar Matti, a confié à l’AED que « sans sécurité et sans travail, aucun chrétien ne restera en Irak. Une force internationale de maintien de la paix devrait être mise en place dans la plaine de Ninive. Nous voulons la garantie que notre liberté et notre sécurité seront respectées ».
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“La disparition des communautés chrétiennes d’Irak et de Syrie serait un drame sans précédent, surtout dans deux pays qui ont vu naître le christianisme”, confiait il y a quelques mois à Aleteia Joseph Yacoub, professeur honoraire à l’Université catholique de Lyon et auteur d’un livre intitulé Les chrétiens d’Orient face au nationalisme arabe et à l’islamisme. “La Mésopotamie n’est pas une simple histoire ancienne, ni les vestiges d’un passé révolu ou un souvenir poussiéreux. Elle s’inscrit au présent, comme culture et civilisation dans la mémoire de nombreuses communautés chrétiennes orientales. […] Rappelons que ces pays s’inscrivent dès les premiers siècles au centre du christianisme : n’est-ce pas la terre de Pierre et de Thomas ? Saint Paul ne s’est-il pas converti sur la route de Damas ? […] Parce que le christianisme est consubstantiellement lié à ces terres, sa disparition serait une tragédie.”