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La Viale, petit hameau de Lozère plus que jamais habité

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Au coeur de La Viale, en Lozère, au pied de la chapelle.

Louise Alméras - publié le 09/09/18

La communauté de La Viale fête en 2018 ses 50 ans d'existence. Créée par le père van Stappen à l'intention des jeunes, elle est depuis un lieu de cheminement hors du commun. Au programme, travail, silence, simplicité et nourriture par la Parole de Dieu.

“La petite route”, c’est la signification de la Viale dans le dialecte du coin. C’est aussi le meilleur moyen de résumer la méthode douce par laquelle on est appelé à se débarrasser de tout le superflu qui nous encombre. Un lieu de prière, de travail et de silence, perdu entre les montagnes de Lozère où le corps se met à vivre au rythme des saisons et de celui du Christ. Mais surtout un lieu d’accueil pour tous, sans exception aucune. Des anciens de la rue aux plus aisés, on ne fait pas de différence. Exit les catholiques habitués à être dorlotés, ici plus on donne mieux on se porte. Entre simplicité et responsabilité, l’esprit scout n’est pas loin. Le cœur de cet endroit bat à rebours de notre époque… C’est dans l’acceptation de ses pauvretés que l’on voit enfin la lumière, la beauté de sa vie.

Un lieu pour la nourriture spirituelle des jeunes

Tout a commencé en 1964, quand le père van Stappen, aumônier à l’École européenne d’Uccle à Bruxelles, fait face au vide spirituel des fils des hauts fonctionnaires européens. Il rêve d’un lieu où leur faire connaître et vivre le message de l’Évangile. Lui qui n’a jamais oublié sa promesse scoute, “devant tous je m’engage sur mon honneur et je te fais hommage de moi Seigneur”, ce jésuite se charge de guider à son tour l’âme des jeunes. Ce n’est qu’au bout de longs mois qu’il tombe enfin, de manière providentielle, sur les pierres délabrées du Pouget, alors qu’il cherche du carburant pour continuer le trajet en Coccinelle. Mais ce n’est pas un endroit pour lui, trop confortable. Il cherche le dénuement.




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Plus tard, un de ces soirs orageux et une nouvelle fois en manque d’essence, il arrive à Villefort où on lui indique une station service. Il découvre plus haut le village abandonné de La Viale. C’est ici qu’il s’installe pour de bon, en août 1968, après avoir racheté les terres aux anciens habitants. Il y voit immédiatement “un coup de l’Esprit-Saint” et réalise l’un de ses voeux les plus chers. Alors que le monde étudiant se soulève en France, l’inspiration de ce projet tombe à point. Impossible de dénombrer le nombre de jeunes qu’il a accueillis, ainsi que ses successeurs, tant ils sont nombreux à ce jour. De sa haute stature, fixant le jeune de ses yeux clairs, il lui demandait son prénom avant de lui donner une fonction ou de l’appeler simplement à participer à la vie rigoureuse de La Viale. D’autres communautés ont ensuite essaimé en Belgique, pays d’origine du père van Stappen, où les écoliers effectuent souvent leur retraite de l’année.

Heureux les coeurs simples

À La Viale, tout est à faire, tout est à reconstruire. Jusqu’en 1995 aucune route ne conduit jusqu’au village, quand il neige, il faut déblayer le chemin durant des heures pour permettre aux visiteurs d’arriver à pieds. La vie est rude, comme pour avoir assez du travail nécessaire, essentiel, à l’édification des hommes et à leur construction intérieure. C’est à travers les mains que le coeur est happé, restauré, nettoyé. Dans le travail manuel, les apparences s’effondrent.




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Encore maintenant, couper du bois pour se chauffer et se nourrir est de rigueur. Les travaux manuels sont légion. Et le Saint-Esprit veille à ce que la mission du lieu, depuis la mort du fondateur, demeure et se transmette, malgré les nombreux gens de passage et la modernité qui progresse. Le père Benoît continue cette oeuvre qui, presque sans organisation, se perpétue grâce à une règle de bon sens : ici chacun est occupé et n’oublie pas de prier. Au centre du village, la chapelle aménagée dans une ancienne étable accueille la communauté après chaque activité pour les offices du jour, des résidents d’un soir aux permanents, où l’on vient se nourrir de la Parole de Dieu. L’un d’eux est particulièrement magnifique, celui du vendredi soir, inspiré du rite orthodoxe. Entourés d’icônes et de bougies, la croix du Christ couchée au centre, on peut venir poser sa tête contre son bois, reprendre de la force, apprendre à aimer la Croix et la sienne.

Comme un désert perché entre les roches, les visiteurs y viennent à l’image d’Abraham qui “partit sans savoir où il allait” (Hébreux, II, 18), “preuve qu’il était dans la bonne direction” achevaient de préciser les Pères de l’Église, dans le silence où écouter Dieu.

La Viale. Un chemin pour renaître, un lieu pour vivre, de Guy Martinot et Marthe Mathieu-De Praetere, préface du cardinal Danneels, juillet 2018, éditions Fidélité, 11,95 euros

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