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Ils font partis des oubliés de la Grande Guerre, à l’image de ce petit cimetière qui abrite leurs corps mutilés. À Cadillac (Gironde), une petite parcelle, constituée de plusieurs centaines de croix modestes, rassemble les restes de ceux que l’on a appelé “les fous de la Grande Guerre”. Ils seront mis à l’honneur exceptionnellement le 11 novembre pour le centenaire de l’Armistice.
Unique vestige des “fous” de la Grand Guerre
Combien de survivants sont sortis traumatisés de la Grande Guerre ? Il serait impossible de le quantifier. Parmi les survivants, mutilés, gazés, traumatisés, il y a ceux qui n’ont jamais pu rependre une vie normale. Les “incurables”, comme on les appelle, pour qui le choc, trop fort, a mutilé à jamais leur esprit. C’est eux qui, en désespoir de cause, ont été envoyés, par l’État ou les familles, à l’hôpital psychiatrique de Cadillac entre 1914 et 1919. D’autres pensionnaires arriveront quelques années plus tard, victime de stress post-traumatique. À cette époque, les anti-dépresseurs n’existent pas et les troubles du système nerveux sont encore trop peu connus par la médecine.
Ces pensionnaires arrivent de partout : Africains, Allemands, Chinois, Russes… Au sortir de la guerre, l’hôpital compte 88 tirailleurs sénégalais. Au total, c’est environ 200 poilus qui mourront au sein de l’établissement.
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Actuellement, cette petite parcelle, située juste à côté de l’actuel cimetière communal, est laissée à l’abandon. Menacé d’être transformé en parking il y a quelques années, le cimetière est aujourd’hui entretenu tant bien que mal par une association, fondée en 2008, désireuse de préserver ce souvenir unique des oubliés de la Grande Guerre. Car de nombreux hôpitaux psychiatriques ont accueilli des traumatisés, mais celui de Cadillac est le seul à avoir conservé son carré militaire avec son mur de clôture. Dimanche 11 novembre, une plaque sera dévoilée afin d’expliquer au public l’importance de ce cimetière. Les oubliés sortiront-ils bientôt de l’oubli ?