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Que dire à son enfant pour le mettre en garde contre d’éventuels gestes inappropriés ?

GIRL CRYING

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Mathilde de Robien - publié le 15/11/18 - mis à jour le 18/11/22

Pour Inès de Franclieu, parler à son enfant de la beauté de son corps et de sa finalité, est la première clé pour lui apprendre à savoir dire non, et ainsi le protéger d’éventuelles abus de la part d’un adulte, d’un autre enfant, de la publicité ou de l’industrie pornographique.

Alors que plusieurs informations concernant des abus sexuels commis dans l’Église ont récemment été rapportées, Inès de Franclieu, fondatrice de l’association Com’ je t’aime, spécialisée dans l’éducation affective et sexuelle, évoque combien il est important de parler à son enfant de la beauté de son corps.

« Merci Maman de m’avoir parlé. » Ces mots, prononcés il y a dix ans par un petit garçon de 8 ans au retour d’un camp d’été, au cours duquel les « grands » exigeaient des plus jeunes des fellations sous peine de corvée de bois, résonnent encore dans la tête d’Inès de Franclieu. Ils comportent deux enseignements capitaux : d’une part, la parole sauve, puisque ce petit garçon a su dire non grâce à l’éducation reçue en amont, d’autre part, nul besoin d’élever nos enfants sous des cloches de verre lorsqu’ils sont bien armés pour affronter le monde.

La clé, pour éduquer son enfant à savoir se positionner face à une agression d’ordre sexuel, est de lui faire découvrir, dès son plus jeune âge, la beauté de son corps sexué. C’est ce dont est convaincue Inès de Franclieu, et ce qui l’a amenée, forte d’une expérience de plus de 750 interventions sur l’éducation affective dans les écoles, à créer Com’ je t’aime, une association reconnue d’intérêt général, visant à susciter chez les enfants un regard d’admiration sur la sexualité. Ce n’est qu’émerveillés par cette beauté et cette finalité qui les dépasse, qu’ils pourront respecter leur corps et celui des autres. « Plus l’enfant comprend tôt le mystère de ce corps sexué fait pour aimer et donner la vie, plus il sait comment se comporter en cas d’attouchements ou d’agressions », souligne la fondatrice, auteur également de Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ? (Ed. Emmanuel)

Inutile de lui faire peur !

S’il est important d’éduquer son enfant à l’amour et à la sexualité, attention cependant à la manière dont on le fait ! Nul besoin de ternir son innocence en lui assénant tout de go que certains adultes ou d’autres enfants peuvent avoir des gestes inappropriés envers lui. « Cela est effrayant, et lui fera peur à vie ! », explique Inès de Franclieu. Il ne s’agit donc pas de prévention provoquant un état anxiogène, mais plutôt de « prévention positive », consistant à lui donner les clés pour respecter et faire respecter son corps.

Personne n’a le droit de t’obliger à montrer ton corps ou à te laisser toucher. Ton corps, c’est toi, et il est sacré.

La spécialiste en éducation affective va plus loin, en faisant remarquer que « la prévention sanitaire est même dangereuse : vous ne partez pas en montagne si on vous dit qu’il y a des crevasses et du verglas ! Vous partez en montagne parce qu’on vous dit que là-haut, c’est magnifique, mais qu’il faut prendre de bonnes chaussures. » Le rôle des parents n’est pas de dresser un tableau noir qui risquerait de lui ôter toute envie d’aimer, mais de l’accompagner dans cette ascension, en l’armant contre d’éventuels dangers.

Le vernis protecteur

Comment faire ? « Une parole simple et positive sur le corps et la sexualité est comme un vernis protecteur pour nos enfants », affirme Inès de Franclieu. Elle compare la parole à un vernis posé sur un meuble de bois brut. Si une bouteille d’eau se renverse sur un meuble en bois brut, la tache pénètre en profondeur dans le bois, et on aura du mal à la nettoyer. En revanche, si nous avons apposé un vernis sur le meuble, et que la bouteille se renverse, l’eau pénétrera beaucoup moins profondément dans le bois. Et il sera possible de nettoyer la tache.

Parler de la beauté du corps, qui est fait pour aimer et donner la vie, c’est protéger son enfant, c’est lui donner un bouclier contre les agressions visuelles, comme la publicité, verbales, comme on entend dans les cours de récréation, voire physiques. « L’enfant qui aura saisi la beauté de l’amour exprimé par le corps sexué saura se positionner par rapport à une agression », conclut-elle. « Il sera moins vulnérable. »

Les voleurs

Le corps est beau car il fait pour aimer et la sexualité est belle car elle donne la vie. En conséquence de ces deux finalités, aimer et donner la vie, il est important de faire comprendre à l’enfant combien son corps est précieux. Pour cela, Inès de Franclieu utilise une autre métaphore, celle des voleurs. Que viennent chercher les voleurs lors d’un cambriolage ? Les bijoux certainement, pas les pommes de terre. Une attaque d’ordre sexuel abîme ce que nous avons de plus précieux. C’est pourquoi elle invite les enfants à prendre soin de leur corps et à ne pas se laisser toucher.

Ainsi Inès de Franclieu invite à mettre en garde contre les attouchements en insistant sur le caractère sacré et intime du corps : « Personne n’a le droit de t’obliger à montrer ton corps ou à te laisser toucher. Ton corps, c’est toi, et il est sacré. » Ces mots résonneront chez un enfant, et l’aideront à réagir.

Com’ je t’aime propose également des formations à la pédagogie développée par Inès de Franclieu, afin de devenir intervenant dans les établissements scolaires.

Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ? : corps, amour, vie, sexualité, Inès de Franclieu, Emmanuel, 2013, 12 euros.
Tags:
Abus sexuelsÉducationEnfants
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