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Quel beau sujet ! En soi, et pour toute la lumière qu’il peut projeter jusqu’à nous. Péguy, par exemple, dont Romain Rolland dit : “Il était si naturellement un homme de ce temps [le temps de Jeanne], un Orléanais du XVe siècle… Il en possédait tous les intimes ressorts.” Mais quelles difficultés ! Le Moyen Âge, ce sont près de dix siècles, à l’échelle de l’actuelle Europe. Et être chrétien, c’est tout ce que contient une vie, du baptême à l’extrême-onction. Comment 400 pages y suffiraient-elles ?
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Eh bien, Jean Verdon, grand connaisseur après tant d’ouvrages de portée plus limitée (La Nuit, Le Plaisir, Voyager, Rire, Boire, Les Superstitions… au Moyen Âge) était bien armé pour relever ce défi. Pour cela il s’adapte à chaque thème. Certains requièrent une chronologie : il l’esquisse à grands traits autour d’un Moyen Âge central (XII-XIIIe siècles) : la paroisse, le mariage, la charité, la mort. Certains s’accommodent d’un traitement plus restreint : la prière, la pénitence, la sainteté. Chaque chapitre pourrait faire l’objet d’un ouvrage : Jean Verdon va à l’essentiel, en s’appuyant sur les spécialistes du thème, qu’il cite à bon escient. Les sources directes sont normatives (les manuels des confesseurs, les Arts de mourir) — mais dans quelle mesure étaient-elles suivies ? — et les témoignages plus personnels, la vie de saint Louis étant l’un des principaux.
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Mais à côté du saint roi et de Jeanne d’Arc, on aimerait la présence de simples chrétiens. Par exemple celle de la mère de Villon, pour laquelle son fils a écrit une Ballade pour prier Notre-Dame. La pauvre femme était illettrée (“onques lettre ne lus“) : on voit alors le rôle de l’image pour son instruction (objet du chapitre 3). “Au moutier vois, dont suis paroissienne, / Paradis peint où sont harpes et luths, / Et un enfer où damnés sont boullus : / L’un me fait peur, l’autre joie et liesse”…). Avant de déclarer — c’est le vers-refrain de la ballade, qui convient si bien au livre de Jean Verdon — : “En cette foi je veux vivre et mourir”. D’autres prières ne sont pas rares. L’auteur laisse aux lecteurs des poètes la joie de les ajouter à la somme qu’il nous offre en historien.