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Bruno, le rockeur qui a découvert Dieu pour ne plus jamais le lâcher

BRUNO HOMELESS

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Isabelle du Ché - publié le 19/11/18

De l’assistance publique aux familles d’accueil, du parti communiste à l’Église catholique, de l’Inde à la rue, Bruno a découvert Dieu et ne l’a plus lâché. Aleteia a recueilli le témoignage de cet homme atypique et profondément doux lors d’un café-rencontre organisé par le Secours catholique à Toulouse.

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« Ah ! Mais je ne vous ai pas parlé de Marie ? Je l’aime tellement. À Lourdes, où je vais souvent, je reste des heures à la grotte. Elle est belle. Elle m’apaise ». Déconcertant d’humanité Bruno, jeune septuagénaire parti vivre au côté des SDF près de Toulouse, fait partie de ces gens qui ne laissent pas indifférent. Avec ses yeux rieurs et sa dégaine de jeune, Bruno se raconte en toute simplicité, de son enfance en familles d’accueil à ses années rock, de l’ivresse de la scène à sa redécouverte de Dieu.


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Enfant de la DASS, Bruno, aujourd’hui âgé de 72 ans, a été placé dès l’âge de 2 ans dans une première famille d’accueil. Vivant dans un climat de violence, le petit garçon a peur de ses « parents d’accueil ». Il souffre. À 4 ans, il est heureusement accueilli par une seconde famille. Elle le reconstruit, l’aime, le fait sien, comme le sont les huit enfants naturels. « Ma mère travaillait au Parti Communiste. Un jour, j’entre dans sa chambre. Je la découvre en train de prier. M’apercevant, elle me dit : “Oui, je crois en Dieu et je prie pour toi. Je t’ai accueilli car Dieu me l’a demandé. Il m’en a donné la force” ». Telle est la première rencontre de Bruno avec Dieu, s’imposant comme une évidence. Régulièrement et à sa seule initiative, le garçon alors âgé de 7 ans rejoint sa mère à l’église et s’installe à ses côtés, tel un enfant aux pieds de la Sainte Vierge. Ces visites se font à l’insu de son père, communiste convaincu. « Papa était contre l’instruction religieuse. Je me suis même fait virer du patronage à Évry car je n’avais pas suivi le catéchisme », se souvient Bruno en souriant.

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Mais ce père aimant lui transmet autre chose : la musique. Responsable culturel pour la fête de l’Huma, il présente son fils au chanteur Jacques Higelin (Tombé du ciel, Je suis amoureux d’une cigarette, Champagne…). Bruno devient son guitariste dès le bac obtenu. S’enchainent alors les concerts, les tournées, la gloire, l’argent mais aussi les filles, l’alcool et la drogue. L’artiste succombe à cette dernière tentation. Malgré tout, une chose le retient de tomber dans l’addiction : « À 19 ans, j’étais déjà papa. Immature oui, mais je ne voulais pas que mon fils soit confié à une autre famille, comme je l’avais été. Alors, je ne me suis pas drogué longtemps », se souvient le guitariste. Sitôt les concerts finis, Bruno se cache pour éviter les soirées de débauche : « La vie était tellement facile, on était comme des dieux. J’essayais de ne pas faire de conneries car mon Prince, c’était Dieu. C’est Lui que je voulais suivre. »

La foi renforcée par les épreuves

Pendant dix-sept ans, Bruno multiplie les expériences en Inde et aux États-Unis. Il loge dans un monastère catholique, devient éducateur spécialisé dans un orphelinat, vit en communauté avec des hippies. Il reste fidèle à la musique, moins à Dieu. Confronté à la souffrance, à la mort, il n’en comprend plus le sens. « Pourquoi, alors que Dieu est si bon, fait-il mourir ou souffrir les personnes que j’aime ? », s’interroge-t-il. Avec le temps, grâce aussi à l’amour d’une femme, Bruno apprend à faire confiance. « Croire en Dieu m’a aidé à vivre, à aimer, à avancer. Si Dieu n’avait pas été présent dans ma vie, j’aurais pris de mauvaises directions », reconnaît-il.


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La quarantaine approchant, l’artiste reprend les tournées. Il sillonne l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Canada, l’Amérique, seul ou avec le joueur de blues Paul Personne. Où qu’il soit, Bruno reste fidèle à Jésus. Il s’arrête dans les églises, aime participer aux assemblées de prière, s’associe à la joie des chrétiens par la musique. « Je regarde Jésus avec amour. Je veux le protéger, lui qui a tant souffert. Alors, je parle de Lui, le Fils de Dieu et j’essaie d’être son serviteur », confie le croyant. Ce témoignage ne lui attire pas que des amis. Les anarchistes qu’il côtoie l’agressent. « Dieu m’a donné la force de pardonner à ceux qui m’attaquaient à cause de ma foi. Si je crois, c’est grâce à Jésus », reconnaît le musicien.

Un artiste chrétien au service des personnes à la rue

De retour en France, Bruno fuit le confort et veut comprendre la vie des personnes de la rue. Il dort régulièrement dehors et se sent appelé par le Christ auprès des SDF, particulièrement des mineurs et des femmes qui n’arrivent pas à se défendre. « Si Jésus était sur cette terre aujourd’hui, il irait voir ces personnes. En tant que chrétien, il faut que j’aille avec elles », affirme Bruno.

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À 70 ans, pas de retraite pour ce passionné de musique. Donnant régulièrement des concerts dans la région Midi-Pyrénées, Bruno retrouve le président du Secours catholique, rencontré quelques semaines plus tôt lors d’un petit-déjeuner avec les personnes de la rue. Une amitié naît, nourrie notamment par le partage sur leur foi respective. Bruno est interpelé par l’engagement ecclésial de son ami. Lui aussi veut faire partie de la communauté chrétienne. Au terme d’une préparation spécifique, l’artiste reçoit, à 72 ans, le baptême puis la confirmation. « L’évêque m’a signé avec le Saint chrême avec une force incroyable », se souvient-il avec émotion. « J’ai senti que la croix était gravée en moi ».



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ConversionPauvretésecours catholiqueToulouse
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