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C’est un évènement sans précédent : “La célébration à Oran de la béatification de Monseigneur Pierre Claverie, des 7 moines de Tibhirine et des 11 autres sœurs et pères est un événement absolument inédit non seulement en Algérie, mais dans l’histoire de l’Église catholique”, a souligné Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran dans une interview au quotidien algérien Al Watan.
Et pour cause, ce n’est que depuis récemment que les cérémonies de béatification ne se déroulent plus systématiquement à Rome : c’est sous le pontificat de Jean Paul II que l’Église en permet la célébration dans le pays d’origine des bienheureux, ou celui de leur mort dans le cas des martyrs. La procédure a été encore facilité en 2005, quand Benoît XVI autorise un représentant à présider la béatification de deux religieuses missionnaires. Ces allègements ont permis au martyr Mgr Romero d’être béatifié à San Salvador en 2015, et au bienheureux abbé Fouque d’être célébré dans la cité phocéenne dont il était le dévoué pasteur, en septembre 2018.
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La possibilité d’organiser une telle cérémonie en Algérie n’allait pas de soi, dans la mesure où les chrétiens qui y vivent, s’ils ne sont pas menacés et peuvent vivre en paix, sont sommés d’être discret car le prosélytisme non-musulman est interdit par la loi. Certains pourraient même y voir une forme de provocation dans un pays qui a du mal a panser les plaies de l’histoire. Mais les autorités du pays ont donné leur aval, permettant d’honorer les martyrs fidèlement à leur vocation.
“Quoi de commun entre tous ? Ils ont donné leur vie dans l’amour et le service du peuple algérien”, écrit Mgr Paul Desfarges, l’archevêque d’Alger, dans sa lettre pastorale expliquant la démarche de la béatification. Au début des années 1990, les 19 martyrs ont en commun d’avoir choisi de rester en Algérie alors que le pays s’enfonçait dans une guerre civile meurtrière. Ainsi, “il n’y aurait guère eu de sens de vouloir faire mémoire de la volonté de ces 19 membres de l’Église de rester dans un pays et auprès d’un peuple au prix de leur vie, et de célébrer cet événement en dehors de ce pays et loin de ce peuple qu’ils aimaient et qui les aimait !” dit encore Msg Vesco.
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Le choix d’Oran n’est pas non plus laissé au hasard. Le nom officiel de la cause des martyrs d’Algérie défendue au Vatican depuis 2013 est “Mgr Pierre Claverie et ses 18 compagnons” : l’évêque d’Oran d’alors est placé comme chef de file de la troupe des bienheureux. Pierre Claverie est le dernier d’entre eux a être tué, piégé par une bombe placée contre la porte de l’évêché le 1er août 1996. Ainsi le choix du lieu a-t-il été le fruit d’une longue et profonde réflexion, engageant les autorités vaticanes et algériennes, pour permettre de rendre le meilleur témoignage aux martyrs, 19 bienheureux témoins de la foi.