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Le mot œcuménique signifie littéralement “l’ensemble de la terre habitée” ; la terre que nous habitons, nous, catholiques, orthodoxes, protestants… chrétiens. Nous, dans notre dimension œcuménique. Ce terme a été employé au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècle pour désigner le mouvement pour “l’unité des chrétiens par l’unité des Églises”… que l’Église catholique n’a rejoint officiellement qu’au concile Vatican II, en 1964. Cette démarche porte depuis de beaux fruits. Aleteia vous propose de découvrir comment l’œcuménisme est à l’œuvre à travers sept actes concrets à l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier.
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L’impulsion des papes successifs
“Il y a énormément de textes qui sont sortis sur l’œcuménisme et on peut légitimement se sentir perdu”, confie le père Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire et responsable de l’Institut Supérieur d’Études Œcuméniques (ISEO) de Paris. “Mais concernant l’Église catholique, le texte “fondateur” n’est autre que le décret du concile Vatican II sur l’œcuménisme, Unitatis Redintegratio, qui précise que l’Église catholique fait le choix de reconnaître le mouvement œcuménique comme une action de l’Esprit saint“. Ce document, qui s’adresse aux catholiques au titre de leur appartenance à l’Église, les fait entrer dans ce mouvement œcuménique.
Deux autres textes doivent également être mentionnés. L’encyclique de 1995 de Jean Paul II, Ut unum sint (afin qu’ils soient un). “Dans ce document, Jean Paul II reconnaît que certains aspects du mystère chrétien ont été mieux mis en valeur par d’autres églises”, détaille le père Luc Forestier. “Par exemple, la vie liturgique est mieux valorisée dans certaines églises orthodoxes. Et ceci est vrai même corporellement : les orthodoxes habitent l’église, ils se déplacent, vont embrasser une icône, etc. Dans le protestantisme, il y a eu une valorisation de l’écriture qui nous aide à mieux comprendre la richesse de nos textes”.
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Un rapprochement théologique
La “Déclaration conjointe sur la Doctrine de la Justification” signée en 1999 par l’Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale illustre bien comment l’œcuménisme est à l’œuvre chez les chrétiens. “Elle fait le point sur la question de la justification, c’est-à-dire comment Dieu par sa mort et sa résurrection et l’envoi de l’Esprit saint rend juste l’homme marqué par le péché”, souligne le père Luc Forestier. “Nous sommes arrivés à un consensus différencié, c’est-à-dire que nous sommes d’accord pour dire que nos formulations diverses ne sont pas séparatrices. Nous disons des choses différentes tout en reconnaissant que nous sommes d’accord sur l’essentiel”.
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Une semaine de prière commune
Quels actes derrières les textes ? “Cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens est une réalisation concrète : au moins une fois par an on se souvient que nous sommes dans un état de division qui est un scandale. Mais malgré ce scandale, elle nous permet de prier ensemble”, souligne le père Luc Forestier.
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De nouvelles communautés
Plusieurs communautés, dont Taizé est la plus emblématique, ont également déployé leurs ailes avec l’œcuménisme. Fondée en 1940 par le frère Roger, la communauté de Taizé est une communauté œcuménique qui accueille des jeunes du monde entier. Depuis 1978, près de 2 millions de jeunes ont participé aux rencontres européennes de Taizé. Une occasion unique de prier ensemble et de témoigner de “la joie de l’Évangile par-delà toutes les blessures des divisions”. Lorsque Jean Paul II vint à Taizé en octobre 1986, il dit aux jeunes : “Comme vous, pèlerins et amis de la communauté, le Pape n’est que de passage. Mais on passe à Taizé comme on passe près d’une source. Le voyageur s’arrête, se désaltère et continue sa route”.
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Des combats communs
Au quotidien, l’œcuménisme s’incarne aussi dans le service social, le soutien aux pauvres ou encore l’accueil des plus fragiles. L’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), est ainsi une association œcuménique assez emblématique. Côté institutionnel on peut également citer le Conseil œcuménique des Églises, qui rassemble quelque 350 Églises membres et qui constitue “un lieu unique où elles peuvent réfléchir, parler, agir, prier et travailler ensemble, s’interpeller et se soutenir mutuellement, partager et discuter”. Si l’Église n’en n’est pas officiellement membre, le pape François a rendu une visite à cette institution installée en Suisse en 2018.
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Des rencontres pour agir
Les autorités religieuses chrétiennes se rencontrent volontiers. L’histoire s’écrit aussi de cette façon-là. Comme le 7 juillet 2018, à Bari en Italie. Le pape François avait pris l’initiative de réunir les patriarches des Églises orientales pour une journée de réflexion et de prière pour la paix au Moyen-Orient. Anodin en apparence, ce fut probablement l’un des événements religieux les plus importants depuis la séparation des Églises d’Orient et d’Occident en 1054. Catholiques, orthodoxes, anglicans et évangéliques d’Orient y ont démontré que la solidarité chrétienne est une réalité. Jamais ces responsables ils ne s’étaient rencontrés pour prier tous ensemble en dehors de leur territoire.
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Une Bible œcuménique
Une autre réalité qui traduit comment l’œcuménisme est à l’œuvre depuis plus de 50 ans maintenant, c’est la traduction œcuménique de la Bible (dite “TOB”) dont la première édition date des années 1970. Une nouvelle édition de ce travail mené par les dominicains en collaboration avec des protestants a été proposée en 2010.