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« 60% de notre recrutement sont des reconversions professionnelles », confie à Aleteia Étienne Tercinier, responsable des Ressources humaines de l’Enseignement catholique de Paris. Et l’actuelle campagne d’appel à candidatures reçoit un écho important. En une semaine, près de 200 parents se sont inscrits aux réunions d’information organisées par la direction diocésaine parisienne. Parmi eux, certains seront devant les élèves dès la rentrée des vacances de février. A Lyon, pour pallier notamment la pénurie de remplaçants, des réunions se tiennent tous les deux mois sur le thème : « comment devenir enseignant ? » Hélène Alliod, coordinatrice de l’emploi des enseignants du second degré de l’enseignement catholique de Lyon, souligne qu’il existe une forte demande de la part des parents, “pas nécessairement dans l’immédiat mais comme projet de vie à long terme”.
Moins de jeunes profs, plus de vocations tardives
A Paris, 300 nouveaux professeurs titulaires ou suppléants sont recrutés chaque année, majoritairement des cadres d’entreprise. Ces derniers, surdiplômés, sont « à la recherche d’un métier ayant du sens, où la relation humaine est au cœur de l’engagement et qui leur permet de transmettre leur expérience aux jeunes », selon Etienne Tercinier. C’est le cas de Pauline, 35 ans, mariée et mère de trois enfants, ingénieur en agro-alimentaire. Ancienne responsable qualité dans la grande distribution, elle est aujourd’hui professeur de physique-chimie dans un établissement du Val d’Oise. “L’idée d’être professeur me trottait dans la tête depuis longtemps, mais je n’avais jamais franchi le pas”, confie-t-elle. “Ce qui m’a convaincu, c’est de pouvoir organiser mon temps de travail différemment et être plus présente auprès des enfants. Et après dix ans dans la grande distribution, je voulais aussi remettre de l’humanité dans mon travail, accompagner des êtres humains, me sentir utile.”
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Ces reconversions professionnelles sont bienvenues car les jeunes optant pour le métier d’enseignant à la sortie de leurs études ne sont pas suffisamment nombreux. « Les jeunes ne repoussent pas le métier, ils ne le jugent pas non plus dévalorisant, certains l’admirent même, mais aujourd’hui l’adolescence se prolonge, et à 22 ans, ils ne se sentent pas mûrs pour prendre en charge des classes de lycée », explique Etienne Tercinier.
Il met également en cause la pression parentale par rapport à l’orientation de leurs enfants, et ce dès le lycée. « Le métier n’est plus du tout perçu comme une promotion sociale, comme c’était encore le cas il y a 40 ans. Et on voit parfois des vocations, étouffées au lycée, qui finissent par renaître lorsque la personne s’affranchit de l’autorité parentale ou opte pour un nouveau mode de vie. » Raisons pour lesquelles de nombreux trentenaires et quarantenaires quittent un siège d’entreprise pour rejoindre les bancs de l’école.
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