Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Son accent chantant et sa voix joyeuse sont à l’image de son Brésil d’origine. Carolina Leitao de Moraes a grandi entre la Guyane et la région parisienne. Porteuse d’un handicap visuel (elle voit très peu) et de la “maladie des os de verre”, une maladie génétique qui rend les os extrêmement fragiles, elle quitte l’outre-mer dès l’âge de 3 ans pour venir vivre en métropole dans un centre spécialisé. Ce qui a sans doute contribué à forger son caractère très indépendant. Aujourd’hui, elle est toulousaine. Un sacré grand écart géographique pour cette jeune femme de 32 ans au tempérament de feu.
Une vie d’étudiante insouciante
Si elle est depuis toujours attirée par Dieu, à 20 ans, elle mène une vie d’étudiante en droit très insouciante. “J’étais un peu en mode destruction. Je sortais beaucoup, je buvais pas mal, je consommais beaucoup… C’était un peu “on verra demain“”. Si sa famille est chrétienne, elle ne lui a pas appris à pratiquer sa foi. Pourtant, même si elle est méfiante avec les religions par peur d’être endoctrinée, la question de la vérité la tiraille. Elle est touchée par des amis musulmans qui témoignent d’une foi vivante et d’une vie de prière authentique. Elle cherche intellectuellement, lit le Coran, mais n’y trouve rien qui la nourrisse.
Lire aussi :
« Quand il a été fauché je me suis dit que je n’allais pas abandonner celui que j’aimais »
Déterminée, elle regarde également du côté du judaïsme mais n’est pas touchée non plus par la lecture de la Bible hébraïque. Contre toute attente, à l’âge de 27 ans, c’est vraiment la lecture des Évangiles qui l’interpelle. “J’étais d’accord avec tout”, dit-elle. “Une conversion, c’est faire volte-face”, poursuit-elle. Elle change donc de mode de vie, évacue peu à peu de sa vie certaines relations toxiques et commence à fréquenter des catholiques alors qu’elle les considérait jusque-là avec une certaine méfiance. “Intégrer le monde catho, ce n’est pas simple ; c’est quand même un autre univers !”, s’exclame-elle en riant. Elle recommence à aller à la messe. Plus question pour elle de se lever à 16h le dimanche matin. Carolina redécouvre un sens à sa vie.
“Dieu nous a donné tout ce qu’il faut”
La jeune femme en fauteuil roulant a peu à peu transformé son regard sur elle-même. “Si Dieu m’a faite ainsi, c’est pour me rendre service. Je crois qu’il nous a donné tout ce qu’il faut pour vivre avec ce que l’on est. Il faut arriver à développer cela pour le mettre au service, affirme-t-elle. On ne peut pas éviter ce que l’on est, être handicapé et fuir le monde du handicap. Le Seigneur nous rejoint dans ce que nous sommes. Les personnes handicapées ont un rôle à jouer dans le monde : elles permettent de se rendre compte qu’on ne regarde pas les choses de la bonne façon. Avec mon handicap, je vois les choses autrement. J’ai une autre perception des gens. Par exemple, j’arrive à sentir la douceur derrière la dureté. Je vois la lumière. Nos cinq sens nous permettent de communiquer avec le monde extérieur. Nos sens internes, spirituels, nous permettent de connaître d’une autre manière. Quand un sens extérieur bugge, cela permet aux autres de se développer davantage. Aux yeux du Seigneur, je crois qu’on est vraiment beau. Je me sens profondément aimée de Jésus. Il a enlevé certaines peurs en moi. Je crois que l’indépendance ne mène pas à grand-chose : nous avons tous besoin d’une famille et de relations. Nous sommes des êtres de communion et de relation”.
Lire aussi :
Romain Brifault, un styliste atypique
Sa joie, une arme pour la mission
Aujourd’hui, Carolina est en chemin pour entrer dans l’ordre séculier du carmel. Elle essaie d’être disponible et de donner de son temps aux autres à travers divers engagements. “J’attends de voir là où le Seigneur va m’envoyer”, confie-t-elle. Ses activités favorites ? Le café (elle est Brésilienne !), les terrasses de bistrot, cultiver ses amitiés et la prière. “J’aime beaucoup les soirées de louange”, s’exclame-t-elle avec entrain. La reine des bars compte bien avancer vers la sainteté avec tout ce qu’elle est : “quand je serai sainte je serai la protectrice des barmen“, ajoute-t-elle en rigolant. “L’Esprit saint m’amène à beaucoup témoigner de Jésus”. Pas de doute, la pêche communicative et le tempérament entier de Carolina sont de vraies armes missionnaires.