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« J’ai trouvé difficile de devenir maman », confie Mélanie. « Ce fut dur pour moi car je ne m’y attendais pas. Je me disais bien que j’aurais un jour un enfant mais là, ce fut une surprise ! Un choc. N’ayant plus de contact régulier avec ma mère, la découverte de l’Accueil Louis et Zélie m’a été bénéfique : une accompagnatrice, déjà grand-mère, m’a apporté un soutien réel, comme une grande sœur. J’en avais besoin. » La rupture des liens familiaux est d’autant plus dure et cruelle dans les moments difficiles, comme cette grossesse imprévue qui a surpris Mélanie et son compagnon.
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C’est ce délitement de la famille que regrette Noémie, une grand-mère de 87 ans. L’éloignement de ses enfants et petits-enfants l’a conduite à pousser la porte d’un Accueil Louis et Zélie : « J’ai perdu mon mari. Nos trois enfants que nous avions pourtant élevés le mieux possible se sont tous mariés, ils avaient des enfants. Et puis en quelques années tout le monde a divorcé. La famille a éclaté. Et je me retrouve veuve. Chacun a refait sa vie et mes petits enfants ne viennent que très rarement me voir. Mes amis aussi sont partis, pour beaucoup d’entre eux. Et moi, en rencontrant une accompagnatrice de l’Accueil Louis et Zélie, veuve comme moi, je me suis aperçue que je n’étais plus seule. »
Panser les blessures personnelles et familiales
Conflits conjugaux ou familiaux, souffrance affective, isolement, difficulté à concevoir un enfant… Face à des situations douloureuses ou déroutantes, les Accueils Louis et Zélie, créés par l’association LIFE-Europe (l’Institut pour la Famille en Europe), se mettent gratuitement au service de personnes blessées par la vie. Depuis septembre, pas moins de 500 rendez-vous ont été honorés, selon un esprit fidèle au magistère de l’Église catholique et au message de l’Évangile, quand bien même 80% des personnes accompagnées ne sont pas baptisées.
Guillaume d’Alançon, délégué épiscopal pour la Famille et pour la Vie du diocèse de Bayonne, à l’initiative du projet, se réjouit de l’ampleur que prend le réseau des Accueils Louis et Zélie. « Le premier Accueil a vu le jour dans le diocèse de Bayonne, puis, progressivement, des personnes se sont senties interpellées pour monter des structures un peu partout en France », précise-t-il à Aleteia. Actuellement, il existe douze accueils au sein de l’Hexagone : à Paris, Versailles, Clermont-Ferrand, Lyon, Locmiquelic, Saint-Paul du Castellet, Bayonne, Nay, Orthez, Navarrenx, Sarrance et Pau. Cette année, l’association prévoit de doubler son maillage national, afin de créer une force de proximité au service des familles et des personnes éprouvées. Ainsi, trois lieux vont être ouverts d’ici le printemps dans les Hauts de Seine avec le soutien de Mgr Rougé. Plusieurs autres ouvertures sont également prévues en 2019 dans la Région Centre, la région Ouest et en Rhône-Alpes.
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Le père Guy Gilbert insiste : « Les blessures familiales se multiplient, à nous de multiplier la miséricorde, c’est le sens des Accueils Louis et Zélie ». À l’image des saints Louis et Zélie Martin qui, tout au long de leur vie ont rencontré et accompagné de nombreuses personnes en difficulté, ces lieux d’accueil « ne prétendent pas guérir les personnes blessées », précise Guillaume d’Alançon, « mais les aider à tracer un chemin vers le bien, le beau, le vrai, les engager à accueillir leur souffrance, à découvrir que le bonheur est compatible avec les épreuves ».