Le Carême est un temps de grâce qui nous est offert afin de faire le point, de clarifier notre situation, de nous fortifier, de nous centrer ou nous recentrer sur le Christ. ALain Noël propose aux lecteurs de Aleteia de vivre le Carême 2019 sous le signe du combat spirituel.
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En cette deuxième semaine de carême, je vous propose de faire un pas de plus — et pas des moindres —, discerner entre conflit intérieur et combat spirituel. Nous allons nous rendre à la source de ce qui génère les conflits en nous-mêmes et qui par conséquent anémie notre vie spirituelle. L’apôtre Paul parle d’un « bon combat ». Il invite Timothée à livrer le bon combat de la foi (1 Tm 1, 18 ; 6, 12). Cette invitation sous-entend qu’il y a un mauvais combat. Il porte un nom : « conflit intérieur ».
Le conflit intérieur est difficile à appréhender car il naît souvent d’un bon constat mais utilise de mauvais moyens. Exemple : nous prenons conscience que nous devons changer telle ou telle chose dans notre vie. Nous sentons que nos passions charnelles ont le dessus et sont nuisibles dans nos vies. Nous allons donc lutter de toutes nos forces pour les empêcher de s’exprimer. Nous avons tous essayé, le résultat est décevant, parcellaire, fragile et décourageant. Pour schématiser, c’est vouloir enlever de la crasse avec de la crasse. En d’autres termes c’est lutter par des moyens charnels contre des problèmes charnels, ou encore, c’est vouloir chasser les ténèbres sans allumer la lumière.
Le conflit intérieur est difficile à objectiver car il se passe en nous-mêmes. Il se trouve que nous sommes à la fois le combattant et le terrain du combat. Nous nous sommes tous livrés à des soi-disants combats qui finissaient par tourner à l’obsession. Un exemple simple : un jour de jeûne peut se terminer en course poursuite avec le frigo, l’agresseur étant le frigo lui-même qui nous suit partout et nous harcèle sans relâche… Nous croyons combattre spirituellement et en réalité nous sommes en conflit intérieur. Nous devons parvenir à sortir de cette confusion.
L’apôtre Paul fait une judicieuse remarque qui nous permet de mener le combat comme il convient, lorsqu’il dit aux Galates : « Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair ». Fondamentalement, saint Paul positionne le combat de manière spirituelle en nous rappelant que « nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. » (Ep 6, 12)
Un bel exemple de conflit
Pour vous éclairer, je vais vous citer une situation mille fois vécue. Vous êtes en réunion, les choses tournent mal avec vos interlocuteurs. Vous ne vous comprenez pas. Vous avez beau argumenter, les choses empirent. Le ton monte, les passions s’exacerbent, bref vous êtes au bord du clash. Pas de panique. Vous êtes entrain de lutter charnellement, (le charnel intégrant aussi le plan de l’intellect). Si vous n’êtes pas totalement enlisé dans le conflit et que vous vous laissez inspirer par l’Esprit saint, si vous avez par miracle ou par entraînement de la « présence d’esprit », demandez à votre ange d’aller expliquer à l’ange du monsieur ou de la dame qui est en face de vous, de quoi il en retourne. Vous serez alors surpris de constater que tout à coup l’ambiance change et que vous commencez à vous comprendre, vous et eux, eux et vous. D’où croyez-vous que vient cette pratique ? Du pape Pie XI, lui-même, qui l’employait très fréquemment.