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Le décalogue de la sérénité, de précieux conseils de vie : la bienveillance

TEENAGERS

Martin Novak - Shutterstock

Rémy Mahoudeaux - publié le 20/03/19

Dans son "Décalogue de la sérénité", le saint pape Jean XXIII propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. Comme les grains d’une dizaine de chapelet, Aleteia vous propose chaque semaine un commentaire médité de chacun de ces « commandements », à vivre comme des résolutions personnelles sur la voie de la paix intérieure. Après la modération, voici la bienveillance, à travers le piège de l’apparence.

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Deuxième résolution : être bienveillant : « Rien qu’aujourd’hui, je porterai mon plus grand soin à mon apparence courtoise et à mes manières. Je ne critiquerai personne et ne prétendrai redresser ou discipliner personne si ce n’est moi-même. »

Dans la vie d’une entreprise, les comptables et les auditeurs recherchent une vérité. L’objectif est de s’assurer que les états financiers donnent une image sincère et fidèle de la situation et de la performance. Un certain nombre de principes ont été édictés pour y parvenir. L’un d’entre eux prévoit la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique. C’est une traduction du lapidaire anglais Substance over form, plus généraliste, qui indique que le fond(s) prévaut sur la forme. Le comptable consciencieux tentera de débusquer et de corriger ce qui relève de l’apparence, de l’artifice, du maquillage. L’apparence, c’est le piège que l’on tend en disant que l’herbe est plus verte chez nous qu’ailleurs quand nous sommes incapables de le prouver, ou pire, que nous savons pertinemment que c’est faux.


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Et pourtant notre monde ne rêve, ne vit que d’apparences. Elles ont ringardisé tout le travail sous-jacent dont nul ne se soucie plus, ou presque. Les réseaux sociaux permettent d’ériger des écrans entre les personnes, ils permettent de modifier la façon dont nous nous présentons à l’autre. Le storytelling, cet horrible anglicisme, calibre la communication pour que l’apparence soit conforme à ce que nous voudrions qu’elle soit, et que la rémanence de l’information dans nos cerveaux soit orientée en fonction des intérêts du narrateur. La conformité à la réalité n’est plus qu’optionnelle, et des journalistes comme des juges se gaussent ouvertement de toute déontologie si les apparences sont sauves. Et ce travers du monde, cette hypocrisie nous insupporte. J’ai la faiblesse de croire qu’elle heurte Jésus lui-même : “Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais” relève Matthieu dans son Évangile.

L’apparence, c’est aussi le respect

Mais l’apparence, nous sommes bien obligés d’y accorder aussi de l’importance. La civilité, la courtoisie sont indispensables aux rapports que nous nouons avec l’autre. Elles peuvent, bien loin de l’hypocrisie d’une apparence trompeuse, être un langage qui véhicule la bienveillance et le respect que nous donnons volontairement, authentiquement à l’autre. Dans ce cas toutes ces apparences deviennent un simple langage dont le signifiant est une civilité convenue par les usages et le signifié une respectueuse et sincère bienveillance envers un frère en humanité.



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Et la correction fraternelle ?

Patatras ! Seconde surprise de cet item du décalogue de la sérénité. Ne pas critiquer, ne pas redresser l’autre, n’est-ce pas faire fi de notre devoir de correction fraternelle1 ? Si je constate que mon frère commet le mal, ne dois-je pas aller le trouver et tenter de lui montrer que le droit chemin est autre ? Si je le laisse s’enfermer dans sa faute sans rien dire, j’en deviens le complice.
Bien sûr, Jésus qui nous donne le mode d’emploi de ces corrections fraternelles nous met aussi en garde contre la chausse-trappe principale : l’image de la paille et la poutre2 nous dit clairement que tout chemin de conversion des autres doit suivre notre propre conversion, pas la précéder. Est-ce un travail de conversion personnel et préalable que vise ici le saint pape Jean XXIII ?

Aimer le pécheur

Le père de famille que je suis demande ici le droit à l’exception. Éduquer ses enfants, c’est les redresser comme un tuteur qui indique la direction de la lumière à un jeune arbre ; c’est les discipliner aussi lorsqu’en testant leur liberté, ils sont allés trop loin, se sont affranchis de trop de contraintes. Cela se fait avec amour, avec douceur, mais parfois avec fermeté. Et malheureusement, les adultes ayant été élevés de façon permissive se distinguent parfois par un comportement qui peut nuire à leur entourage.


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Peut-être faut-il lire très scrupuleusement ce propos. Ne redresser ou discipliner personne, n’est-ce pas tout simplement faire l’essentiel distinguo entre le pécheur et la faute ? Si une correction fraternelle s’avère de notre point de vue nécessaire, elle s’adresse bien à l’agent qui a commis l’acte fautif, mais elle ne porte idéalement que sur la faute. Mon Dieu, fais que jamais je ne quitte un de mes frères sans lui avoir donné mon sourire le plus sincère, ou mon pardon si nécessaire.

[1] « Et s’il commet une faute / contre toi / ton frère / alors va et corrige-le / entre toi et entre lui tout seul / et s’il t’écoute /alors tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15 trad. Cl. Tr.).
[2] « Pourquoi est-ce que tu regardes / le brin de paille / qui [est] dans l’œil de ton frère / mais la poutre qui [est] dans ton œil / tu ne la vois pas / et comment peux-tu dire à ton frère / laisse-moi [faire] que j’ôte le brin de paille / qui [est] dans ton œil / et voici [qu’il y a] une poutre dans ton œil / mécréant [impie] enlève d’abord la poutre / qui [est] dans ton œil / et après tu verras à enlever le brin de paille / de l’œil de ton frère » (Mt 7, 3-5 trad. Cl. Tr.).


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