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Connaissez-vous ce « prix Nobel » remis par des franciscains ?

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© Andreas SOLARO / AFP

Claire Guigou - publié le 28/03/19

Que peuvent bien avoir en commun Mère Teresa, Yasser Arafat, Angela Merkel ou encore Lech Wałęsa ? Tous sont lauréats de la "Lampe de la paix", un prix décerné chaque année par les franciscains d'Assise pour récompenser une personnalité œuvrant pour la paix.

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Là où est la haine, que je mette l’amour. » Cette prière toute simple est attribuée à saint François d’Assise. Toute sa vie, le Poverello aura cherché à être un de ces artisans de paix dont le Christ parle dans les Béatitudes. Cette recherche culmine en 1219, à Damiette lorsque le futur saint rencontre le Sultan en marge de la Ve Croisade. Si le musulman ne se convertit pas, cette rencontre pose les premiers jalons du dialogue interreligieux.

C’est peu dire que le fondateur des franciscains a marqué l’Italie et l’Église toute entière. Pour preuve, il est canonisé en 1228, seulement deux ans après sa mort. Même Jean Paul II, dont la canonisation est considérée comme express, a dû attendre neuf ans ! En 1937, les communes d’Italie offrent une grande lampe votive, installée à proximité immédiate du tombeau du saint. Comme la lumière à côté d’un tabernacle, cette lampe brûle son huile pour saluer les reliques du Poverello.




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Héritiers de l’œuvre pacificatrice de saint François, les franciscains d’Assise décident en 1981 de décerner un prix à ceux qui œuvrent pour la paix. Plutôt qu’un vote, le lauréat est choisi par les franciscains au moyen d’une simple « consultation » en communauté. Et le Saint Esprit, à travers eux, de faire son travail… Pour l’accompagner, les franciscains ont choisi de remettre une reproduction miniature de la lampe près du tombeau de saint François. L’objet est en effet symbolique : l’huile évoque le baume sur les plaies du monde tandis que la flamme rappelle la présence divine au milieu des souffrances.

Du communisme à la crise migratoire, un prix qui voyage dans l’histoire

Le premier récipiendaire du prix est Lech Wałęsa. Alors que le vieux continent est déchiré par le rideau de fer, les franciscains voient en cet électricien, fondateur du syndicat Solidarność, une autre manière d’incarner le charisme de François. Un signe prophétique puisque le Polonais recevra le Prix Nobel de la paix deux ans plus tard.




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Le prix est ensuite remis irrégulièrement. En 1986, il est remis conjointement au Dalaï-lama au pape Jean Paul II et à mère Teresa. Cette année est en effet marquée par la première rencontre d’Assise, grande réunion des responsables des différentes religions du monde pour s’engager en faveur de la paix. L’intuition de Damiette connaît alors un formidable élan.

En 1990, les franciscains décident d’honorer le leader palestinien Yasser Arafat. Il est suivi cinq ans plus tard par Betty Williams, une militante pacifiste nord-irlandaise. Le prix est ensuite remis plus fréquemment, notamment à l’ancien président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev (2008), l’ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt (2009), le pape Benoît XVI (2011), le président israélien Shimon Peres (2013) ou encore le pape François (2015).

En date, le dernier lauréat est la chancelière allemande Angela Merkel, qui a reçu le prix en 2018. Par ce geste, les franciscains ont voulu rendre hommage à son engagement « au service de la coexistence pacifique entre les peuples ». De la lutte pour la liberté à l’est du rideau de fer jusqu’à la crise des migrants, les récipiendaires viennent ainsi former une mosaïque de personnes engagées pour la paix. Des choix parfois politiques, mais toujours dans la lignée des appels et des engagements des successeurs de Pierre.




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Le 29 mars prochain, le prix va de nouveau être remis. C’est désormais au tour du roi de Jordanie, Abdallah II, d’être mis en avant au cours d’une cérémonie à laquelle il participera aux côtés d’Angela Merkel. Les franciscains l’ont choisi pour « son action et ses efforts visant à promouvoir les droits de l’homme, l’harmonie entre les différentes religions (…) et la liberté de culte » qu’il tente d’insuffler à son pays. En outre, c’est aussi son hospitalité qui a convaincu. Le Royaume hachémite accueille en effet sur son sol plus d’1,3 millions de Syriens. À ceux-ci s’ajoutent de très nombreux Irakiens qui ont trouvé refuge dans ce pays qui demeure un modèle de dialogue interreligieux au Proche-Orient.

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