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La prière du Notre Père est si souvent récitée qu’il arrive parfois, à l’occasion, d’en oublier toute sa richesse. La parabole du fils prodigue, qui est lue le quatrième dimanche de Carême de l’année C et que nous entendrons donc à la messe ce week-end du 30-31 mars, vient, à la lumière de quelques éclairages, en rappeler le sens profond.
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Le fils prodigue part du même point que nous : la maison du Père
Le Notre Père nous rappelle que nous vivons dans un endroit merveilleux. En effet, notre Père est aux cieux et nous a fait citoyens de son royaume, où est exercée sa volonté.
C’est particulièrement vrai pour ceux qui ont reçu le baptême. Comme le rappelle la deuxième lecture de ce dimanche, “si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.” Quand l’homme pèche, il fait comme le fils prodigue, bafouant le Père et gaspillant les biens qu’Il lui a donnés de la pire des manières. Nous disons “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient”, et faisons pour nous seuls usage des dons que nous avons reçus en tant qu’enfants de Dieu.
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Vient ensuite l’humiliation et la perte du pain quotidien
Tant que nous vivons auprès du Père et que nous faisons sa volonté, nous disons : “Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour” et nous avons confiance dans le fait qu’Il pourvoira à nos besoins, par les voies qui sont les siennes. Dès lors que nous L’abandonnons et ne faisons plus sa volonté, nous nous rendons compte que notre monde est loin d’être aussi généreux que le Ciel. Les choses vont si mal pour le fils prodigue qu’il doit aller s’occuper des cochons, une humiliation pour un juif. Pire encore, “il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.”
Au départ, le péché nous fait miroiter excitation et liberté, mais il aboutit en humiliation. Le fils prodigue prend l’argent et la débauche qui va de pair, menant une vie “de rêve”. Il finit avec les cochons, rêvant qu’on lui donne à manger. Eh bien, nous sommes en réalité pires que le fils prodigue. Nous aussi, nous avons touché tôt notre héritage, celui de Jésus Christ. “Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché”, rappelle ainsi la deuxième lecture. Or, comme l’a dit saint François d’Assise, “c’est vous qui avez crucifié le Sauveur, et qui le crucifiez encore par le plaisir que vous prenez à commettre le péché et à suivre vos passions.”
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L’homme finit par le faire. Il se tient face à notre Père et dit : “Pardonne-moi mes offenses.”
Le jeune homme de la parabole ne se contente pas d’être désolé d’avoir commis ses péchés, il ne se contente pas d’arrêter de les commettre. Il fait la démarche de retourner chez son père et lui confesse ses péchés, reconnaissant qu’ils l’ont coupé de tout ce qu’il avait connu jusque-là. Pour de nombreux péchés, nous devons faire de même. Nous devons faire une démarche. Nous devons nous confesser.
Alors le Père nous accueille
À l’écoute de notre confession, notre Père ne fait pas que nous pardonner. Il rétablit pleinement notre place dans sa famille. Dans la parabole, il offre à son fils le plus beau vêtement, une bague, et le plus beau des banquets, symboles de la vie nouvelle, pure, digne, pleine de joie que nous recevons dans le baptême (CEC n°1439). La deuxième lecture décrit elle aussi cette vie : Après nous avoir “réconciliés avec lui par le Christ”, le Seigneur nous fait “ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel”. Il fait de nous les siens : nous sommes ses représentants dans le monde.
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Mais un nouveau danger nous guette
Le Notre Père est plus souvent dit par de “bons croyants” que par des repentis. L’Évangile de Luc rappelle ainsi que cette parabole est adressée aux Pharisiens et aux scribes, non aux prostituées et aux collecteurs d’impôts. Car nous devons apprendre que nous ne serons pardonnés que si nous “pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés”.
La réaction du frère aîné compte pour plus d’un tiers de la parabole. Son attitude ne reflète pas celle d’un fils heureux dans l’amour de son père. Il ne dit pas à son père qu’il l’aime. Il dit juste : “Je n’ai jamais transgressé tes ordres.” Il ne veut pas prendre part au festin de son père. Il dit : “Jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.”
Le père rappelle au fils aîné toutes les bénédictions qui sont les siennes : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.” Il est comme les Israélites de la première lecture qui sont arrivés en Terre Promise.
Le frère aîné devrait prier le Notre Père avec la même ferveur que le fils prodigue
De même que chacun. Et nous devons prier pour n’entrer dans la tentation ni de l’un ni de l’autre : ni dans la tentation de la débauche, ni dans celle du pharisianisme. Prions donc le Notre Père avec gratitude pour tout ce que nous avons reçu, tous ces dons que nous n’avons pas le droit de gaspiller tant ils sont précieux.
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