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Avant d’aller plus avant dans le fait de revêtir notre cuirasse, il est capital de nous souvenir, qu’au-delà du langage et des images guerrières, c’est le Christ que nous revêtons pour le combat de la lumière. Revêtir l’armure de Dieu, ce n’est ni plus ni moins, mettre en œuvre ce qui nous a été donné au baptême et que nous chantons toujours avec une fervente émotion : « vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 27).
Ceci étant posé, voyons pourquoi il est si important de revêtir la cuirasse de la Justice et en quels matériaux elle est composée. Mais avant, une précaution essentielle !
Quittons nos vieux blindages !
Nous sommes tous blindés de chez blindé ! Nous avons pris des coups dans notre vie et à chaque fois, nous nous sommes revêtus d’une couche protectrice afin de « ne plus nous faire avoir. » On s’est juré, mais un peu tard : « qu’on ne nous y reprendrait plus » !
Souvenons-nous donc, des fois où nous nous sommes dits, au boulot, dans nos relations affectives ou familiales :
— Trop c’est trop ! (Et hop ! Blindage)
— Maintenant c’est terminé. J’en ai assez bavé ! (Et hop ! Blindage)
— Vous allez voir ce que vous allez voir ! (Et hop ! Blindage)
— ……………………………. (compléter)
Or, longtemps, je n’ai pas compris pourquoi, tant de chrétiens, étaient mal dans leur peau avec cette cuirasse protectrice de la Justice. J’ai alors découvert avec stupéfaction qu’ils avaient revêtu leur cuirasse sur leurs vieux blindages et les avaient conservés au cas où…
Moyennant quoi, ils sont plein de démangeaisons psychologiques et spirituelles qui rend leur vie intérieure difficile et souvent insupportable.
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Pourquoi se revêtir de la cuirasse de la Justice ?
Il ne viendrait à l’idée de personne de revêtir une cuirasse pour aller à la plage ; si on revêt une cuirasse c’est pour aller au combat. Y aller sans cuirasse, c’est possible, mais c’est suicidaire ! David contre Goliath a d’abord revêtu une cuirasse humaine (ce bon vieux blindage) et il s’est rendu compte qu’il ne pourrait pas combattre le bon combat équipé comme cela. Il s’est donc revêtu de l’armure de Dieu et a pris sa fronde… (1 S 17).
N’oublions pas qu’il s’agit, comme David, de “se rendre puissant dans le Seigneur”. Il est sûr qu’aux beaux jours de la vie, en temps de paix, cela peut paraître inutile de se promener avec une cuirasse.
Or dans le combat, il y a des gradations. Cela va de la bonne vieille escarmouche jusqu’à la bataille rangée. L’escarmouche fait partie du quotidien. Elle est comparable à une randonnée en montagne. On tombe dans de véritables embuscades. Je me souviens de certaines randonnées où nous sommes partis sous un soleil radieux. Une heure après nous étions sous un déluge de pluie et d’éclairs et, sauf à être très expérimentés, nous n’avions rien vu venir. Moralité : Ne quittons jamais notre cuirasse. Elle est une protection efficace contre les mauvais coups qui peuvent arriver n’importe où et à n’importe quel moment. N’oublions pas non plus que « votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 5, 8).
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Quels sont les matériaux qui composent notre cuirasse ?
Jésus en parle dans le prolongement des Béatitudes. C’est le sésame pour entrer dans le Royaume des Cieux. Il dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaumes des Cieux. » (Mt 5, 20)
Pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut être vivant. Si la qualité de notre cuirasse est mauvaise et ne résiste pas aux coups qui lui sont portés, le combat sera mortel. La cuirasse des pharisiens était en toc. Non contents de ne pas entrer eux-mêmes dans le royaume des cieux, ils vendaient des cuirasses en toc à leurs adeptes, ils les empêchaient par le fait même d’entrer dans le Royaume (Mt 23, 13).
En quoi consiste la justice vue par le Christ qui est « le » Juste, le Serviteur ? (Is 53, 11)
Dans Matthieu (6, 1), Jésus, avant de définir la justice, va s’attacher à nous rappeler dans quel esprit la pratiquer. À la différence des pharisiens, il nous demande de ne pas pratiquer notre justice pour être vu, respecté, honoré, glorifié par les hommes. Si nous la pratiquons dans une mauvaise intention — celle de se valoriser aux yeux des hommes —, l’alliage qui constitue notre cuirasse, n’est pas de bonne qualité. C’est une cuirasse d’opérette, belle et rutilante parfaite pour les studios hollywoodiens, mais totalement inefficace dans le combat spirituel.
C’est là que notre adversaire essaie de nous fourguer ses contrefaçons et de nous vendre une cuirasse en toc, celle du paraître, des faux-semblants ; cuirasse certes scintillante, avec dorure et tout le tralala, mais qui ne résiste pas aux attaques qu’il nous livre et aux traits enflammés qu’il nous décoche.
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Une cuirasse triple couche
La cuirasse de la Justice est hyper résistante si elle est triple couche, faites d’un alliage de trois matériaux que Jésus évoque : l’aumône, la prière et le jeûne. Saint Paul parle de “la Justice comme une arme défensive” dans notre combat (2 Co 6, 7). Plus nos intentions seront pures et enracinées dans l’amour de Dieu et de notre prochain, plus notre cuirasse sera résistante et plus elle nous protégera dans le combat spirituel. Donc, les trois attitudes qui caractérisent la justice sont : se tourner et adopter une attitude juste envers les autres (l’aumône) ; de même envers Dieu (la prière) ; se détourner de soi (le jeûne).
Cette cuirasse peut prendre fière allure. Ben Sira le sage fait le lien entre Justice et Vérité lorsqu’il dit : “Si tu poursuis la justice, tu l’atteindras et t’en revêtiras comme d’un manteau de gloire” (Si 27, 8)
La justice — ta cuirasse — sera comme une robe d’apparat. Tu iras au combat comme à la fête et non comme à l’abattoir. La vérité — ta ceinture — sera comme la Paix qui revient sur ceux qui la donne si personne ne l’accueille ; et ainsi le lion qui te guette, ne pourra rien contre toi (1 P 1, 8). Tout cela fait écho au psalmiste quand il dit : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent… » (Psaume 84, 11)
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Par l’aumône
Qui nous tourne vers les autres et nous décentre de nous-mêmes, elle nous enracine dans l’amour du Seigneur qui se vérifie par l’amour du prochain.
Entraînement spirituel : Donner de nos biens matériels et donner de nous-mêmes : écoute, attention, patience…
Par la prière
Dans l’Évangile de Matthieu (6, 5-6), le Christ nous invite à prier dans le secret de notre cœur. La prière fortifie notre foi et notre communion d’amour avec Dieu. Même seul nous disons « Notre Père » car nous sommes toujours en communion avec nos frères et sœurs dans le Christ.
Entraînement spirituel : Prendre le temps du cœur à cœur avec Dieu. Méditons chacune des paroles que Jésus nous a données pour prier Notre Père.
Par le jeûne
Qui nous détourne de nous-mêmes. Jeûner au pain et à l’eau nous montre qu’il ne s’agit pas de faire des prouesses de privation avec leur éternel contre-coup, mais nous rappelle à ce qui est essentiel. Il y a mille autres formes de jeûnes : paroles, images, musique…
Entraînement spirituel : Demander à l’Esprit saint de nous inspirer le jeûne qui sera le plus fécond.
Alain NOËL est l’auteur du livre :Manuel de combat spirituel, sortons de nos conflits intérieurs pour livrer le bon combat, Mame.