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« Je le dis avec force : une culture sans culte devient une inculture », a affirmé Mgr Michel Aupetit dans son homélie ce samedi 15 juin alors qu’il célébrait la première messe à Notre-Dame depuis l’incendie. À l’issue de la célébration Aleteia est allé à sa rencontre afin de comprendre le sens de ces mots.
Aleteia : Dans votre homélie vous vous êtes demandé s’il était possible, « par ignorance ou par idéologie », de « séparer la culture et le culte ». Pensez-vous que ce soit le cas actuellement ?
Mgr Aupetit : Séparer le culte de la culture, c’est ce qu’on entend aujourd’hui, et c’est dommage. Si nous ne sommes pas vigilants, c’est vers cela que nous nous acheminerons. J’ai rencontré le premier ministre et le ministre de la Culture afin de leur rappeler que Notre-Dame est une église affectée au culte. L’Église catholique est affectaire et c’est important de pouvoir le rappeler. Culte et Culture, ces deux mots viennent de la même origine au départ. Tout ce qui est culturel venait du culte, ensuite cela s’est étendu à autre chose. Donc pourquoi les séparer aujourd’hui ? Actuellement, les gens ne savent pas grand-chose sur les questions de religion. Non pas parce qu’ils ne veulent pas savoir mais simplement par ignorance. À nous donc de rappeler ces choses élémentaires.
Est-ce un combat de réconcilier ces deux notions ?
Non, ce n’est pas un combat. Mais en reconstruisant la cathédrale nous devons aussi reconstruire la culture religieuse.
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L’homélie de Mgr Aupetit lors de la première messe à Notre-Dame depuis l’incendie
Voyez-vous dans l’incendie de Notre-Dame une occasion d’évangéliser ?
Depuis l’incendie je constate autour de moi un engouement autour de Notre-Dame. Est-ce une occasion d’évangéliser ? Sans le faire exprès, incontestablement, les gens ont été touchés. Je me souviens particulièrement de la Semaine sainte : à cette période-là, énormément de gens sont allés se faire confesser, certains n’y étaient pas allés depuis trente ans ! Nombre d’entre eux sont venus parce que c’était Notre-Dame. Avec cet incendie c’est aussi un peu comme un signal, un rappel à revenir à l’Essentiel. Mais cette ferveur ne date pas non plus uniquement de Notre-Dame. À titre d’exemple nous avons eu cette année presque 500 confirmés avec une moyenne d’âge de 30 ans. Ils redécouvrent la foi et leurs lettres (celles qu’ils envoient à l’évêque pour leur confirmation, ndlr) sont d’une beauté ! Vraiment, ils rencontrent le Seigneur, ce n’est pas une démarche formelle. Il y a incontestablement quelque chose qui se passe : non pas chez les chrétiens pratiquants de longue date mais chez ceux qui se sont éloignés de la religion ainsi que chez les non-chrétiens. Ils découvrent la personne du Christ et entrent avec Lui dans une relation profonde.