Depuis le vendredi 5 juillet, le cœur de la vieille ville d’Avignon bat au rythme de son festival. Le IN d’un côté, le OFF de l’autre. Tout le monde respire spectacle vivant, et ce, comme chaque année, pendant un mois. Chaque terrasse de café, chaque ruelle piétonne, est quadrillée par des distributeurs de tracts en tous genres. Il y a les communicants, qui avancent sans vergogne l’argument de la salle climatisée avant celui de la qualité du spectacle.
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Les timides, qui n’osent vous déranger mais déposent quand même un flyer sur votre table sans que vous n’ayez droit à aucune explication. Les comédiens, qui ne quittent pas leur rôle une seconde. Tout au long de la journée, malgré une chaleur assommante, les compagnies paradent dans les rues. Point de cacophonie, tout se complète mystérieusement bien, comme un cadavre exquis théâtral et musical.
Constituer son programme
Les astuces pour constituer son programme diffèrent : faut-il chercher l’efficacité, la prudence ou s’abandonner et se laisser aller à la curiosité ? C’est là toute la magie d’Avignon. On y retrouve les grands succès de la scène théâtrale parisienne et des créations ou adaptations qui y font leur première. En d’autres termes, le choix est vaste, très vaste. Plus de 1.500 pièces, rien qu’au programme du OFF, où nous nous sommes rendus. Aleteia a sélectionné pour vous sept pièces : quelques succès parisiens, de belles histoires et des témoignages de foi.
Des succès parisiens :
Le porteur d’histoire – Théâtre des Béliers
On n’arrête plus Alexis Michalik. Couronnée de deux Molières en 2014, après avoir été présenté au Festival d’Avignon en 2011, Le porteur d’histoire occupe à nouveau la scène du Théâtre des Béliers, pour la sixième année consécutive. Martin Martin doit traverser les Ardennes pour enterrer son père. Il découvre ce qui semble être un carnet intime, sans se douter que l’objet va lui faire vivre un voyage à travers le temps et le monde. Une épopée littéraire et historique dont le succès ne se dément pas cette année encore.
Et si on ne se mentait plus ? – Théâtre Notre-Dame
1901, Paris. Jules Renard, Tristan Bernard, Lucien Guitry, Alfred Capus et Alphonse Allais, symboles de la Belle Époque, sont meilleurs amis. Ils écument les cafés et s’invitent à dîner, refaisant le monde des heures durant, parlant théâtre et avenir. Et puis un jour, vient la question redoutée : peut-on mentir à ses amis pour une femme ? Et pour l’argent ? Succès parisien pendant plus de dix mois, Et si on ne se mentait plus s’est installé à Avignon pour l’été, où la troupe des Inspirés, dont c’est la première création, régale les spectateurs qui se déplacent en nombre.
Des invitations spirituelles :
Je danserai pour toi – Chapelle de l’Oratoire
Louison, parisienne branchée, aime le bruit, la rapidité, les mondanités et la danse. Et puis un jour, il y a la rencontre. Celle d’un Dieu aimant, apaisant. Seule en scène, Sophie Galitizine parle, se raconte, parfois se tait et se met à bouger, à danser. Comme si le corps permettait parfois d’exprimer bien plus que les mots. Communication non-verbale, spirituelle, véritable connexion entre une femme et son Époux. Je danserai pour toi exprime essentiellement l’Amour.
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Pierre et Mohamed – Chapelle de l’Oratoire
Écrite par Adrien Candiard, frère dominicain, Pierre et Mohamed raconte l’histoire d’une amitié entre Mgr Pierre Claverie, ancien évêque d’Oran (Algérie) et Mohamed, un jeune musulman algérien, assassinés ensemble le 1er août 1996. Prôner le respect, encourager le dialogue interreligieux, telles sont les ambitions de cette pièce, jouée pour la première fois au Festival OFF d’Avignon en 2011. Interprétés par un seul et unique comédien, l’homme d’Église et son ami musulman se répondent, s’interrogent, le tout au son du hang, que joue sur scène le metteur en scène et musicien Francesco Agnello. Un message de paix, sans frontières.
De belles histoires :
Les petites mains – Collège de la Salle
Lorsqu’il affronte le deuil, la maladie et la souffrance, le cœur de l’homme change, se durcit, ne se laisse plus aller à la passion. Ils sont quatre et habitent dans le même immeuble : le père, la fille, le voisin, amoureux transi, la nouvelle voisine, concertiste qui ne peut plus exercer à cause d’une blessure à la main. Tous sont blessés, endoloris. Et puis un jour, la musique vient réparer les cœurs.
Les 1001 vies des urgences – Théâtre des Béliers
Baptiste, jeune interne aux urgences, se prend d’affection pour une patiente atteinte d’un cancer. Il se promet une chose : « Avant que sa maladie la tue, je la ferai mourir de rire ! » Armé de son carnet truffé d’anecdotes de patients et de ses talents d’orateur, le futur médecin passe sept jours à raconter des tranches de vie de l’hôpital à celle qu’il surnomme la “femme oiseau de feu”. Un seul en scène (mais une dizaine de personnages, patients et soignants) où les rires du public sont francs autant que les silences glaçants. Les 1001 vies des urgences sont une ode à la vie et un pied-de-nez à la mort.