Comédienne, chanteuse, metteur en scène, Isabelle Marolleau joue son spectacle Cœur Sacré depuis quatre ans dans toute la France. Chant grégorien, negros spirituals, textes méditatifs… “Il s’agit d’un témoignage de mon chemin de reconversion, de ma profession de foi, de mon action de grâce, explique-t-elle. Je pense que l’Esprit saint fait son œuvre en moi”.
L’auteur y voit surtout “l’aboutissement d’un chemin spirituel”. “Avant cette vie-là, j’en ai eu une autre”, explique celle qui a été chef d’entreprise pendant vingt ans dans l’événementiel et la communication. À cette période-là, Dieu est le cadet de ses soucis. Sauf qu’à la fin des années 2000, elle traverse des perturbations conjugales, professionnelles et familiales. Attirée par le monde artistique, elle change alors de cursus et à 49 ans, elle est admise au cours Florent — elle en sortira en 2012. Pour elle, cette conversion professionnelle est une réponse à une véritable “sollicitation intérieure”.
Un appel à “vitaminer son âme”
Mais Dieu l’attend plus loin encore. En 2010, l’artiste perd coup sur coup son frère François dans un accident de montagne et son fils Baptiste, victime d’un accident pulmonaire. “Cela a été le tsunami intérieur”, décrit cette femme “sortie des flots”, ainsi qu’elle le formule elle-même. Elle plonge dans la dépression puis reçoit une consolation, vivant une véritable conversion intérieure.
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“J’ai reçu une immense lumière”, lance-t-elle. “Je venais de fêter mes 50 ans. Les gens du cours Florent m’ont épaulée d’une manière magistrale. Le directeur m’a dit : “Ce qui t’arrive est puissant et fort. Je suis sûr qu’un jour, tu vas l’écrire et le mettre en scène. Et cela va aider les autres”. L’arrachement de cette séparation de ce fils adoré a été insupportable. J’ai senti en moi l’envie de parler du deuil, de la mort violente et j’ai osé en parler. Cœur Sacré, c’est justement ce cri ultime vers là-haut d’une femme blessée et relevée. “Cœur Sacré invite à toucher sa lumière intérieure, à vitaminer son âme”, note l’artiste. “Ce spectacle, c’est ma réconciliation avec la vie. Il n’a pas d’autre ambition que de témoigner et de montrer que la vie est possible après la mort. Je ne peux pas taire ce qui m’arrive, c’est très puissant. Je suis juste un vecteur : cela ne m’appartient pas”.
Pratique :
Église de Domme, vendredi 19 juillet 2019 à 21h.
Cathédrale de Sarlat, dimanche 21 juillet 2019 à 18h30.