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À la différence des saints représentés dans l’art depuis des siècles avec une auréole, la Vierge Marie est très souvent représentée le front ceint d’une couronne, telle une reine. La Reine. Mais d’où lui vient ce nom ? Au IVe siècle, saint Ephrem qualifiait déjà Marie de “Reine de tous les êtres, notre très glorieuse Dame, celle dont nous sommes tous les serviteurs et les clients ; le sceptre qui commande à tous”. “Elle est véritablement devenue la souveraine de toute créature quand le Créateur l’a fait sa mère”, écrivait quant à lui saint Jean Damascène au VIIIe siècle dans son ouvrage De Fide orthodoxa.
En Occident, c’est Venance Fortunat (530-609), alors évêque de Poitiers, qui lui décerna le titre de Marie Reine en ces termes : “Heureuse Reine, tu t’assoiras sur le trône suprême, toi, blanche comme le lait, tu seras ornée de feston neigeux. La plus noble des assemblées t’entourera. Ainsi, tu es Reine près de ton Fils, le Roi éternel, couronnée à cause de ton enfantement, toi la meilleure des Mères”.
“La reconnaissance de la royauté de la Vierge Marie est une conséquence nécessaire de la mission à laquelle elle a été prédestinée par Dieu”, détaille pour Aleteia Mgr Dominique Le Tourneau, auteur du Dictionnaire encyclopédique de Marie et du Guide des sanctuaires mariaux de France. “Elle est la Mère du Créateur, la Médiatrice entre ce dernier et les créatures, les deux titres fondamentaux de sa Royauté”.
Une fête liturgique instaurée en 1954
C’est finalement en 1954, quelques années après la proclamation du dogme de l’Assomption (1950) et dans la ferveur du couronnement de Notre-Dame-de-Fatima, que le pape Pie XII institue la fête liturgique de Marie Reine. “La solennité de l’Assomption se prolonge joyeusement par la célébration de la fête de la royauté de Marie qui a lieu huit jours plus tard et dans laquelle l’on contemple celle qui, assise à côté du roi des siècles, resplendit comme reine et intercède comme mère”, précise le Pape qui publie également l’encyclique Ad coeli Reginam sur la royauté de Marie :
L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évidente dans la tradition ancienne et dans la sainte liturgie, est, sans nul doute, sa Maternité divine. Dans la Sainte Écriture, en effet, l’on affirme du Fils que la Vierge mettra au monde : “Il sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur lui donnera le trône de David, son père, et il règnera sur la maison de Jacob éternellement et son règne n’aura pas de fin” (Lc 1, 32-33) ; en outre, Marie est proclamée “Mère du Seigneur” (Luc 1, 43). Il s’en suit logiquement qu’elle est reine, puisqu’elle a donné la vie à un fils qui à l’instant de sa conception était roi et Seigneur de toutes choses. […] En outre, nous devons proclamer Marie Reine “non seulement pour sa Maternité divine, mais aussi pour la part singulière qu’elle a prise, par volonté de Dieu, dans l’œuvre de notre salut éternel”.
« Le servir, c’est régner »
À l’appui de la déclaration de la royauté de Marie, “le pape Pie XII citait nombre d’écrivains ecclésiastiques, dont saint Grégoire de Nazianze disant que Marie est “Mère du Roi de tout l’univers”, “Mère Vierge, [qui] a enfanté le Roi du monde entier” ; Aurélien Prudence déclarant que cette Mère “s’étonne d’avoir engendré Dieu comme homme et comme Roi suprême””, précise encore Mgr Dominique Le Tourneau. “Saint Germain, évêque de Constantinople de 715 à 730, s’adressait quant à lui à la Vierge en ces termes : “Assieds-toi, ô Souveraine, il convient en effet que tu sièges en haut lieu puisque tu es Reine et plus glorieuse que tous les rois””.
Les litanies de Lorette insistent également sur cette royauté : Reine des anges, Reine des patriarches, Reine des prophètes, des apôtres, Reine des martyrs, Reine des confesseurs, Reine des vierges, Reine de tous les saints, Reine conçue sans le péché origine, Reine élevée au ciel, Reine du très saint Rosaire, Reine des familles, Reine de la Paix…
Si sa Maternité divine et sa participation au Salut de l’humanité fondent la royauté de Marie, cette dernière est aussi indissociable de l’esprit de service qui anime Marie. Pie XII précise ainsi : “Marie est devenue la première de ceux, qui servant le Seigneur, également dans les autres, conduisent leurs frères vers le roi dont on peut dire que le servir, c’est régner”.