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Bien que cloîtrée dans un monastère, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait un cœur profondément missionnaire. Elle a beaucoup prié pour les prêtres missionnaires, ainsi que pour ceux dont ils avaient la charge. Son cœur débordait en effet à tel point de l’amour de Dieu qu’elle voulait que le monde entier y ait accès.
Le carmel de Lisieux est le premier de l’Histoire à avoir lancé une fondation en-dehors des frontières hexagonales. En 1861, quatre carmélites de Lisieux quittent leur terre d’origine pour fonder un monastère à Saïgon, au Vietnam. Quelques années plus tard, l’une des moniales de Saïgon, sœur Anne du sacré-Cœur, effectue un séjour à Lisieux. Elle vit pendant sept ans au côté de Thérèse, avant de retourner au Vietnam en 1895. Cette année-là, un monastère est créé à Hanoï.
Tous ces missions touchent Thérèse et lorsque l’on demande que des sœurs viennent prêter main-forte en Asie, le cœur de la jeune religieuse bondit. Celle qui rêvait d’être missionnaire a bien failli être envoyée là-bas, ainsi qu’elle le dit elle-même dans une lettre adressée au père Roulland, un prêtre français, le 19 mars 1897.
Cela vous surprendra peut-être, n’est-ce pas un rêve en effet qu’une carmélite songe à partir pour le Tonkin ? Eh bien ! Non, ce n’est pas un rêve et je puis même vous assurer que si Jésus ne vient pas bientôt me chercher pour le Carmel du Ciel, je partirai un jour pour celui d’Hanoï, car maintenant il y a un carmel dans cette ville, c’est celui de Saïgon qui l’a fondé récemment.
“Elle croit à ma vocation”
Mais étant de santé fragile, l’espoir qu’elle puisse supporter le voyage est faible.
Peut-être voulez-vous savoir ce que notre Mère pense de mon désir d’aller au Tonkin ? Elle croit à ma vocation (car vraiment, il en faut une à part et toute carmélite ne se sent pas appelée à s’exiler) mais elle ne croit pas que ma vocation puisse être jamais réalisée, il faudrait pour cela que le fourreau soit aussi solide que l’épée et peut-être (notre mère le croit) le fourreau serait-il jeté dans la mer avant d’arriver au Tonkin. Ce n’est vraiment pas commode d’être composé d’un corps et d’une âme ! Ce misérable frère l’âne, comme l’appelait saint François d’Assise, gêne souvent sa noble sœur et l’empêche de s’élancer là où elle voudrait…
Même gravement malade, elle continue à imaginer un départ, ainsi qu’on peut le lire dans les Derniers Entretiens.
Je voudrais bien aller à Hanoï, pour souffrir beaucoup pour le bon Dieu. Je voudrais y aller pour être toute seule, pour n’avoir aucune solution sur la terre. Quant à la pensée de me rendre utile là-bas, elle ne me traverse même pas l’esprit, je sais très bien que je ne ferai rien du tout.
La volonté de Dieu n’était probablement pas que Thérèse passe sa vie au Vietnam, mais plutôt qu’elle envoie une pluie de roses sur le monde depuis le Ciel. Elle est décédée peu de temps après et l’Église, reconnaissant son cœur missionnaire, l’a proclamée patronne des missions en 1927. Elle reste aujourd’hui un modèle pour de nombreux chrétiens, d’autant plus en cette période où l’Église s’efforce d’avoir un cœur missionnaire, rempli de la joie de l’Évangile, prêt à répandre l’amour du Christ aux quatre coins du monde.