Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Et après ? Qu’y a-t-il après la mort, après cet événement mystérieux par lequel nous passerons tous ? La fête de la Toussaint, suivie de la commémoration de tous les fidèles défunts le 2 novembre, peut être l’occasion de nous (re)poser quelques questions, des questions fondamentales face auxquelles il n’est pas toujours facile de nous situer de manière juste, entre curiosité malsaine, indifférence feinte ou inquiétude légitime.
Soulever un pan du rideau ?
La mort d’un proche et son souvenir nous bouleversent et soulèvent en nous un flot de questions : où est-il, où est-elle maintenant ? Peut-on avoir des certitudes, des signes ? Une première tentation serait alors de vouloir subrepticement soulever un pan du rideau pour voir ce qu’il y a de l’« autre côté », dans l’« au-delà ». Ce sont les expériences de communication avec les défunts par l’écriture automatique, les tables tournantes… expériences vouées à l’échec qui agissent comme un baume au parfum frelaté, s’évaporant au bout de quelque temps et laissant derrière lui une odeur amère : nous croyions retrouver l’esprit de nos défunts, nous ne trouvons que l’esprit du mauvais !
Lire aussi :
Parler de la mort aux enfants : les mots à dire et ceux à éviter
Maintenir le rideau fermé ?
Nous n’aurons jamais de preuves, tout au plus quelques signes. Faudrait-il donc se résigner, penser que le rideau restera totalement fermé ? Nous ne pouvons pas savoir, serions-nous tentés de penser, cessons de nous poser de vaines questions. Ou alors, contentons-nous de quelques vagues espoirs : il y a « quelque chose » après ; il ou elle est devenu une étoile ; il est dans la pièce à côté ; le souvenir ne s’éteint pas… Chrétiens, nous ne pouvons nous satisfaire de ces slogans à bon compte !
“Et le rideau se déchira…”
Au moment de la mort du Christ en croix, le rideau du Temple ne se soulève pas, il ne reste pas non plus fermé, mais il se déchire, depuis le haut jusqu’en bas : « Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Mt 27, 51). La mort n’est pas la fin de tout, l’épaisseur de son mystère est comme traversée par la lumière de la croix et de la Résurrection du Seigneur. Face à la mort et à son au-delà, le chrétien n’a pas à se contenter de convictions flottantes, ni à s’accrocher à d’improbables échafaudages conceptuels, mais il est appelé à contempler et à adhérer au Christ, qui est « la Résurrection et la vie ». Suivons donc Jésus, bouleversé par la mort de son ami Lazare et en proie à l’angoisse à Gethsémani. Accueillons le pardon comme le bon larron sur la croix. Rejoignons Marie-Madeleine le matin de Pâques et acceptons, comme elle, de ne pas mettre la main sur nos défunts. Avançons dans le clair-obscur de la foi comme les pèlerins à Emmaüs. Pressentons déjà aujourd’hui comment la rencontre définitive avec le Ressuscité sera une rencontre bouleversante et purifiante, déjà esquissée par la rencontre faite par Paul sur la route de Damas.
Lire aussi :
Un chrétien ne prépare pas sa mort mais sa résurrection
Le Nouveau Testament est un trésor que nous négligeons trop souvent. Nous n’y trouvons ni la réponse à toutes les questions que nous pouvons nous poser, ni un reportage précis sur le « comment » de l’éternité, mais nous y trouvons bien plus : un accès à cette vie et à cette joie que le Seigneur veut donner à nos chers défunts et qu’il commence à nous communiquer dès aujourd’hui, un chemin pour entrer en communion avec les saints du ciel et ceux qui sont encore en voie de purification. Ce trésor est là, à notre portée, redécouvrons-le.
Dernières nouvelles de l’au-delà, Don Bertrand Lesoing, Cerf, octobre 2019, 128 pages, 15 euros.