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Ce samedi 9 novembre, l’Allemagne commémore le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Des images de fête et d’euphorie de l’évènement sont restées gravées dans les mémoires, tout comme la sidération ressentie dans le monde entier face à l’effondrement si rapide et spectaculaire du bloc communiste. Mais l’Histoire aurait sans doute été différente, si le prélat succédant à Jean-Paul Ier n’avait pas été originaire de Pologne, un pays d’Europe de l’Est où le communisme régnait alors en maître absolu.
Pour Bernard Lecomte, son biographe, auteur d’un ouvrage Le pape qui a vaincu le communisme, Jean Paul II tient d’emblée et dès son premier jour de pontificat un discours bien étrange pour l’époque. “Venu de l’Est, il dit, lui, que le communisme n’est qu’une parenthèse de l’Histoire, et qu’il importe de ne pas se laisser entraîner par sa logique, sauf à être bientôt dominé par les régimes qui s’en prévalent”, explique-t-il à Aleteia. “Il fallait à la fois un pasteur, un intellectuel et un militant, aussi fin connaisseur de la théorie marxiste que de la réalité communiste, pour peser avec autant de force, en toute conscience, sur le cours de l’affrontement Est-Ouest.”
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Même si Jean Paul II avait moins de prise directe sur l’Allemagne de l’Est proprement dite, il est un acteur central de cet effondrement du communisme. Il est l’auteur des plus grands coups de boutoir portés contre ce régime pendant toute la décennie qui précède la chute du Mur. Avec une influence spirituelle et politique au niveau planétaire sur son temps sans précédent, ses voyages en Pologne et ses discours prophétiques tout le long des années 1980, ce pape hors norme ouvre une brèche dans le rideau de fer. Il redonne des forces à la dissidence.
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“Fort de son expérience personnelle d’évêque de Cracovie, le pape s’appuie sur une Eglise catholique dont la structure transcende, par nature, les frontières des Etats”, souligne Bernard Lecomte. Mais Jean-Paul II se sert aussi de l’Eglise en tant qu’institution, de ses cadres, de ses possibilités techniques. Non seulement “en plaçant à des postes clefs un grand nombre de prélats est-européens, non seulement en privilégiant les contacts avec les pèlerins de l’Est, mais aussi en encourageant ses propres médias, à commencer par Radio Vatican (qui émet en 16 langues est-européennes), à le suivre dans son projet”, précise encore son biographe. C’est bien le même combat anti-totalitaire que livreront désormais des non-croyants comme le Polonais Adam Michnik, le Tchèque Vaclav Havel ou le Soviétique Andreï Sakharov, et toute une nouvelle génération de chrétiens engagés ou de hiérarques courageux, au premier rang desquels le cardinal-primat de Bohême, Frantisek Tomasek. C’est à travers ces hommes et ces femmes, que le « virus » polonais va s’étendre à la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Lituanie, puis à l’ensemble du bloc de l’Est. Y compris en Allemagne de l’Est où les manifs de l’automne 1989 mènent à la chute du mur de Berlin.
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Déjà, en écoutant son homélie d’intronisation centrée sur le fameux “N’ayez pas peur”, Alexandre Soljenitsyne — le plus célèbre dissident de l’univers soviétique, dit au micro de la BBC : “Ce pape est un cadeau du Ciel”. Ce rôle historique déterminant pressenti par l’auteur de L’Archipel du Goulag sera reconnu, quelques semaines après la chute du Mur de Berlin, par Michail Gorbatchev lui-même, dernier dirigeant soviétique. Dans un article aujourd’hui historique, il a en effet reconnu : « Tout ce qui s’est passé en Europe de l’Est n’aurait pas été possible sans la présence de ce pape ».
En dix dates clés, Aleteia vous propose de découvrir comment Jean Paul II s’est attaqué au mur de Berlin :