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“Suffit-il à un Premier ministre de constater que “le débat a été de grande qualité”et que “l’attitude des Français qui s’opposent” est “pacifique” ? Une personnalité de l’État a affirmé que “la loi de bioéthique porte une rupture anthropologique majeure”. Douze hauts fonctionnaires et universitaires ont écrit que ce projet de loi “touche aux structures de notre société”. Sur des sujets aussi sensibles qui ébranlent des repères majeurs pour la vie des êtres humains en société, le discours de la méthode n’est pas suffisant”.
Voila les premiers mots, très directs, de la lettre ouverte de Mgr d’Ornellas, faisant écho à une interview d’Édouard Philippe publiée quelques jours plus tôt qui se félicitait, entre autre, de la bonne tenue et de la qualité des débats concernant le projet de révision des lois bioéthiques. Pour rappel, le projet de loi est actuellement examinée au Sénat après avoir été adoptée en première lecture, le 15 octobre dernier, par l’Assemblée nationale.
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Et l’archevêque de Rennes de poursuivre. “Dans votre interview, vous affirmez que le projet de loi de réforme des retraites “a pour but de refonder le système pour qu’il soit beaucoup plus juste”. Vous souhaitez ainsi maintenir “la solidité du pacte social”. Pourquoi ne pas l’affirmer à propos de la loi de bioéthique ? interroge l’archevêque de Rennes. Est-il juste que la loi interdise de fait à des enfants d’avoir une ascendance paternelle, et décrète qu’il n’y a plus de distinction entre une femme qui, sans avoir accouché, peut être reconnue comme mère, et la femme qui a accouché de son enfant ?”
Fraternité et supplément d’âme
Pour sa démonstration, le responsable du groupe de bioéthique de la Conférence des évêques de France (CEF) s’appuie sur la devise de la France, insistant notamment le principe républicain de la fraternité. “La fraternité exige que soit reconnue la même dignité avec les mêmes droits fondamentaux chez tous les êtres humains, sans distinction générationnelle. Cette fraternité est-elle respectée quand le “projet parental” impose, avec la garantie du droit, un nouveau “droit de puissance” sur l’enfant en le privant d’ascendance paternelle ? Est-ce conforme à sa “dignité” ?” (…) “Le pacte social et la justice trouvent leur force apaisante dans le respect de cette “dignité” d’où découle la mise en œuvre de la fraternité”.
Puis de façon limpide, Mgr d’Ornellas souligne les conséquences à venir d’un tel projet de loi, comme l’ont manifesté de nombreux opposants au projet. “Si (ce projet de loi) est voté et promulgué, il fragilisera un peu plus notre fraternité car il augure de l’ouverture de la GPA que rien n’empêchera : au nom de quoi refuser le mode de conception et de filiation souhaité par ce qui apparaît comme un autre “projet parental” ?”, s’interroge-t-il.
Pour conclure sa lettre ouverte, Mgr d’Ornellas enjoint au Premier ministre d’avoir un supplément d’âme. “Comment ne pas souhaiter un “supplément d’âme” quand les techniques rendent possible l’invraisemblable !” Le responsable du groupe bioéthique de la CEF souhaite que ne soit pas manipulé “à volonté les liens fondamentaux qui nous permettent de naître et d’être éduqués.”
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