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“Tout ira bien”, le slogan qui fleurit sur toutes les fenêtres d’Italie

Paul de Dinechin - publié le 20/03/20

Que ce soient en lettres capitales sur des pancartes suspendues aux fenêtres des immeubles italiens ou largement relayé sur les réseaux sociaux, il est partout en Italie. Depuis le début de la crise sanitaire et sociale engendrée par le coronavirus, un beau slogan se répand comme une traînée de poudre : “Tutto andrà bene”, “Tout ira bien” en français, dont l’origine est... chrétienne.

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“Tutto andrà bene”, c’est le slogan que de nombreux Italiens ont décidé d’accrocher à leurs fenêtres depuis le début de l’épidémie de coronavirus dans le pays. Cette invitation à conserver l’espérance malgré l’angoisse qui étreint le cœur des Italiens – comme celui de bon nombre de citoyens des pays touchés par l’épidémie – trouve son origine chez une mystique anglaise : Julienne de Norwich. Cette mystique a vécu entre 1342 et 1430, des années bien tourmentées pour les chrétiens de l’époque.



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Une grave crise déchire l’Église catholique à son sommet : le grand schisme d’Occident. Pendant quarante ans, la chrétienté était divisée en deux courants rivaux avec un pape à Rome et un autre en Avignon. En outre, la guerre de Cent-Ans (1337-1453) faisait rage pendant ces années sombres. Dans la patrie de Julienne de Norwich, la population subissait les conséquences de ce terrible conflit opposant le royaume d’Angleterre au royaume de France.

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Même dans ces temps de tribulations, Dieu n’a jamais cessé de susciter des vocations de saints pour rappeler les hommes à la paix, à l’amour et à la joie. Ce fut le cas de Julienne de Norwich. Frappée par une maladie très grave en mai 1373, elle se retrouva aux portes de la mort. Se portant à son chevet pour lui administrer les derniers sacrements, un prêtre lui tendit alors un crucifix.

À partir de cet instant précis, Julienne retrouva la santé. Bien plus encore : elle eut la grâce de recevoir des révélations de Dieu. Elle les compila ensuite par écrit dans un livre, Les Révélations de l’amour divin.

“Chaque chose sera pour le bien”

Ce livre contient un “message d’optimisme fondé sur la certitude d’être aimés de Dieu et d’être protégés par sa Providence”, a souligné le pape Benoît XVI lors d’une catéchèse entièrement dédiée à cette mystique. C’est dans l’ouvrage qu’elle a rédigé qu’on lit par exemple ces paroles :

Je vis avec une absolue certitude que Dieu, encore avant de nous créer, nous a aimés, d’un amour qui n’est jamais venu à manquer, et qui ne disparaîtra jamais. Et dans cet amour, Il a accompli toutes ses œuvres et, dans cet amour, Il a fait en sorte que toutes les choses soient utiles pour nous, et dans cet amour notre vie dure pour toujours… Dans cet amour, nous avons notre principe, et tout cela nous le verrons en Dieu sans fin.
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Julienne de Norwich.

C’est encore dans cet ouvrage que l’on retrouve “Et tout ira bien“, le fameux slogan #TuttoAndràBene qui a ressurgi ces derniers jours en Italie. Autrement dit, chaque chose sera ordonnée en vue d’un plus grand bien. Les promesses de Dieu sont en effet toujours plus grandes que nos attentes, a ainsi expliqué Benoît XVI dans son enseignement. Si nous nous en remettons à Dieu, à son immense amour, les désirs les plus purs et les plus profonds de notre cœur, ne seront jamais déçus, a-t-il assuré.

“Dans les mystérieux desseins de la Providence, Dieu sait également tirer du mal un bien plus grand.”

Souvent on est tenté de s’interroger : si Dieu est suprêmement bon et sage, pourquoi le mal et la souffrance des innocents existent-ils ? Même les plus grands saints, a rassuré Benoît XVI, se sont posé cette question. Mais “illuminés par la foi”, ils nous donnent une réponse qui ouvre notre cœur à la confiance et à l’espérance. “Dans les mystérieux desseins de la Providence, Dieu sait également tirer du mal un bien plus grand”.

En 2016, le pape François a également fait mention de cette mystique anglaise sur la place Saint-Pierre, en rappelant ses paroles :

Alors, notre bon Seigneur me demanda : “Es-tu heureuse que j’aie souffert pour toi ?”. Je répondis : “Oui, bon Seigneur, et je te remercie beaucoup ; oui, bon Seigneur, que Tu sois béni”. Alors Jésus, notre bon Seigneur, dit : “Si tu es contente, je le suis moi aussi. Avoir souffert la passion pour toi est pour moi une joie, un bonheur, une allégresse éternelle ; et si je pouvais souffrir davantage, je le ferais”». Tel est notre Jésus, qui dit à chacun de nous : « Si je pouvais souffrir davantage pour toi, je le ferais.

Dès lors, en 2020, face à la crise sanitaire qui provoque la mort de nombreuses personnes touchées par le coronavirus mais aussi répand un autre poison, celui de la peur, les catholiques peuvent prononcer ces mots Julienne de Norwich qui redonnent force et courage : “J’appris de la grâce de Dieu que je devais rester fermement dans la foi, et que je devais donc solidement et parfaitement croire que tout allait bien finir”.



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