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Cette période inédite de « distanciation sociale » est paradoxalement, pour beaucoup, un temps d’interactions renforcées, facilité par différents canaux de communication. C’est aussi un temps d’anxiété particulière : solitude, inquiétudes pour soi-même, pour des proches âgés ou fragiles, pour des personnes qu’on ne peut visiter atteintes du coronavirus ou d’autres pathologies, pour ses enfants, pour son couple, son travail… Certains ont des fardeaux lourds à porter autour du deuil, de situations de funérailles « escamotées ». Des repères peuvent nous aider dans nos échanges alors que ce confinement nous bouscule tous, avec tour à tour des moments de hauts et de bas, où l’on peut être conduits à écouter et d’autres fois à se confier.
D’abord, offrir du temps
Écouter ne va pas forcément de soi, particulièrement avec des personnes que l’on connaît. Il s’agit de choisir d’offrir à l’autre un temps de vraie présence bienveillante, sans juger, sans tout de suite se lancer dans des conseils et des solutions. Le fait de se sentir entendu est déjà une grande consolation qui va libérer de l’énergie vitale plutôt que de s’enfermer dans un problème ou un mal-être. Le risque est d’en faire trop, de submerger de questions, de solutions, alors que son interlocuteur a juste « besoin de dire ». Il n’est pas nécessaire d’avoir une solution même si l’on pourra suggérer des pistes si la personne le demande. Voici quatre étapes indicatives qui peuvent nous aider pour une écoute active bienveillante.
1Rejoindre la personne
Cela demande de se centrer sur la personne qui se confie, en respectant son tempo, son rythme, son besoin, les émotions qu’elle exprime. Le grand risque est de nous centrer sur le problème exposé plus que sur la personne qui nous le confie. Pour cela, accueillir ce que la personne confie, en lui laissant le temps de parler, sans lui couper la parole, sans retenir les expressions possibles de son émotion, ses silences, ses pleurs…
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Ensuite, reformuler au plus près ce qu’elle dit sans extrapoler, sans interpréter, pour s’assurer que l’on a bien entendu. Si la personne exprime de l’inquiétude ou un sentiment de solitude par exemple, bien lui reformuler que l’on entend ce qu’elle dit : « Tu es inquiet ? », « Vous vous sentez seule ? ». Ces reformulations avec des questions ouvertes aident à libérer la parole. Bannissons le plus possible le mot « comprendre ». « Je te comprends » peut fermer la relation car on n’a jamais totalement compris l’autre, dont la vie demeure toujours un mystère. Surtout cela peut entraver l’expression de ce que la personne ressent personnellement. Attention ! Ce qui est confié peut provoquer une émotion chez celui qui écoute. D’où la nécessité d’apprendre à repérer nos émotions personnelles, pour en être conscient, les accueillir, sans se laisser submerger.
2Ouvrir un espace de conseil et de consolation
Après avoir reflété que l’on a entendu, on peut tenter d’aller plus loin pour éclairer la situation. Encourager à mettre des mots sur ce que la personne ressent avec des questions ouvertes permet d’avancer selon elle, pas selon moi. Repérer les émotions (peur, colère, tristesse, joie) et les sentiments (amour, haine, confiance, méfiance, insécurité, bonheur, jalousie, culpabilité…) aide à mettre en lumière la manière dont la personne s’est adaptée à la situation, et ses besoins pour se mettre en action.
S’appuyer sur ses forces de vie : refléter dans ce qui est partagé ou ce que l’on sait de la personne, des signes de vie, des qualités qu’elle exprime ou dont elle témoigne (courage, capacité à se remettre en question, joie, capacité à aimer, avoir le courage de « poser ses valises »…).