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Alors que nous célébrons aujourd’hui le vingt-et-unième anniversaire de la canonisation de sainte Faustine, mystique polonaise et apôtre de la Miséricorde divine, Aleteia vous propose de rencontrer l’actrice qui joue son rôle dans le film “Sainte Faustine, Apôtre de la Miséricorde”, sorti en salles ce 19 mai 2021 en France. Ce documentaire-fiction éclaire d’une lumière nouvelle le parcours de la mystique polonaise ainsi que son message, grâce notamment à la correspondance jusqu’alors inconnue de la religieuse avec son confesseur. Kamila Kamińska, l’actrice polonaise qui incarne sainte Faustine, confie à Aleteia sa bouleversante conversion spirituelle lors du tournage. Rencontre.
Aleteia : Avez-vous pensé au rôle de sainte Faustine avant que le réalisateur vous le propose ?
Kamila Kamińska : Pas vraiment. C’est un ami qui m’a convaincu de participer au casting, même si je ne ressemblais pas tellement à sainte Faustine à l’exception de mes yeux verts… C’était une vraie surprise pour moi qu’on me propose finalement ce rôle.
Vous avez passé une semaine au monastère de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde… Pourquoi ce temps de préparation ?
Je voulais connaître tout de sœur Faustine. Non seulement les faits de sa vie, mais aussi sa vie religieuse et spirituelle que je souhaitais comprendre de l’intérieur : connaître le rythme des journées, des prières et des tâches quotidiennes des sœurs. Ce temps de préparation a été important pour moi, pour m’imprégner profondément du rôle. Comme il s’agissait d’un film qui était à la fois une fiction et un documentaire, j’avais imaginé que les témoignages des personnes touchées par la miséricorde divine et par le Petit journal de sœur Faustine seraient essentiels. Mais finalement, la part fiction du film s’est avérée tout aussi importante. Cela a exigé de moi d’être à la hauteur.
Faustine, quelle jeune femme était-elle selon vous ?
J’ai découvert une fille cool, simple, souriante et directe. Une bonne amie en quelque sorte. En même temps, elle était une personne très humble. Ses choix de vie ont nécessité une incroyable confiance en Dieu. Un jour, j’ai senti que nous étions devenues amies. Dès ce moment-là, j’ai arrêté de me concentrer sur son personnage. J’ai commencé à ressentir fortement la présence de Dieu, ainsi que l’amour de Faustine elle-même envers moi. Elle me donnait la confiance dont j’avais besoin pour incarner son rôle. Cela a été une expérience unique dans ma vie, un moment merveilleux, également pour ma propre vie intérieure. Ce rôle m’a nourri spirituellement.
J’ai vu comme dans un miroir les différentes étapes de ma vie que je devais mettre à plat. J’ai beaucoup pleuré… Sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait, je me suis sentie submergée par un amour immense.
Avez-vous vécu lors du tournage une conversion ?
Je ne sais pas comment nommer ce que j’ai vécu. J’ai eu une sorte de coup de foudre pour un être que je trouvais très proche de moi sur le plan spirituel. Une pensée m’est alors apparue de façon très nette : Il y a une autre vie en dehors de celle que nous vivons sur terre. J’ai compris qu’il y avait des âmes qui ont besoin de notre soutien, de notre prière et de notre amour. J’ai vu aussi comme dans un miroir les différentes étapes de ma vie que je devais mettre à plat. J’ai beaucoup pleuré… Sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait, je me suis sentie submergée par un amour immense. Je souhaite à tout le monde de le vivre. Quand on se met à l’écoute de Dieu, on peut vraiment l’entendre…
Qu’est-ce que la sainteté pour vous ?
C’est écouter la voix de Dieu. Il ne s’agit pas uniquement de respecter toutes les interdictions et injonctions, loin de là. Le plus important, c’est d’être en relation avec Lui, d’être connecté à Lui. Lorsqu’on tombe, la chance d’être saint n’est pas pourtant définitivement enterrée. Il y a toujours une seconde chance, puis une troisième, une quatrième… à l’infini de la miséricorde de Dieu.
Nous avons tendance à penser qu’un saint est une personne toujours très polie, très gentille, parfaite sous tous les angles… Bien au contraire ! Un saint, c’est quelqu’un qui prend des risques, mais en ayant toujours confiance en Dieu. Oui, on peut chuter et rechuter, mais il faut garder le courage et la confiance en Dieu. Un saint sait mettre la parole de Dieu en premier, au dessus de celle des autres ou même de la sienne. Pour moi, la sainteté, c’est trouver le chemin avec Lui. N’oublions jamais qu’on peut tout Lui dire, sans faire semblant, car Il nous accepte tels que nous sommes. Avec nos échecs.
Sainte Faustine m’a appris à connaître et à respecter les différentes étapes du cheminement spirituel. Mais surtout à avoir toujours confiance.
Aujourd’hui, savez-vous comment trouver ce chemin vers Dieu ?
Je cherche toujours. J’apprends. Je n’ai pas de réponses prêtes. Dans son Petit Journal sœurFaustine écrit qu’elle aimerait être une sainte. Et elle distingue trois étapes sur ce chemin vers la sainteté. La première étape : “L’âme accomplit tout ce que les interdictions et les injonctions disent,” La seconde : “L’âme suit les inspirations intérieures et elle les accomplit » La troisième : “L’âme laisse Dieu libre, elle est un outil soumis à Dieu”.
Jésus a dit à Faustine la chose suivante : “Je veux que tu vives ma volonté dans les profondeurs les plus secrètes de ton âme”. Au fond, Il l’a invitée à travailler sur elle-même. Elle nous révèle que c’était surtout au moment où elle n’était qu’au deuxième stade de son cheminement spirituel… Si son parcours a été tel, alors, où en suis-je moi-même ? Chacun a son propre chemin. Sainte Faustine m’a appris à connaître et à respecter ces différentes étapes. Mais surtout à avoir toujours confiance.
Avez-vous envie, à votre manière, de porter au monde le message de la miséricorde ?
Lors de mon entretien d’admission à l’école de théâtre, le jury m’avait demandé pourquoi je voulais devenir actrice. J’avais répondu que c’était pour transmettre aux autres des choses qui font du bien et qui ont du sens. À première vue, cette réponse pouvait paraître un peu à côté de la plaque. À ma surprise, la vie m’a appris la justesse de cette réponse. Faire du bien peut être très créatif. Pourtant, à ce moment précis de ma vie, je ne pensais pas du tout à évangéliser ! C’est avec le film “Sainte Faustine, Apôtre de la Miséricorde”, que j’ai tenté d’incarner un personnage qui vit le plus fidèlement possible l’amour que Faustine avait en elle. J’ai l’impression parfois que c’est son personnage qui a joué le rôle à ma place. Bien sûr, la technique aide, mais ce que j’étais censé transmettre s’est produit tout seul, presque en dehors de moi-même. Une chose a changé en tout cas. Avant, je n’aurais jamais parlé de ma foi comme je le fais aujourd’hui. C’est quelque chose de nouveau. Si je ne sais pas encore en parler de façon belle, je l’essaie en tout cas. C’est peut-être la plus belle leçon que j’ai reçue de sainte Faustine : j’ai appris à ouvrir mon cœur.
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