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Les Français ont abandonné en quelques jours, face à la pandémie de covid-19, tout ce à quoi ils étaient habitués : prendre les transports en commun pour rejoindre leur travail, déposer les enfants à l’école le matin, aller boire un verre avec leurs collègues rejoindre des amis au restaurant, aller à la messe le dimanche, se rendre à la piscine, faire du shopping, voyager… S’ils ont bouleversé leur quotidien quasiment du jour au lendemain, ils retrouvent très progressivement, depuis le 11 mai, la possibilité de faire ce qu’ils avaient l’habitude de faire. Mais “refaire ce qu’on faisait avant”, est-ce bien cela que nous avons envie de retrouver ?
Prêtre du diocèse de Nanterre, le père Jacques Turck propose une réflexion afin de relire la période de confinement. La première étape consiste à lister les différents domaines bouleversés par le confinement : la famille, le travail, les relations sociales, la foi et la vie d’Église mais aussi la consommation, la lecture et la culture, la formation du corps et de l’esprit, les transports ou encore les engagements associatifs.
Superflu ou essentiel ?
Une fois ces domaines listés, il invite chacun à noter ce qui a changé. Par exemple, pour la consommation, cela peut être d’avoir privilégié des produits made in France, de saison…Pour la foi, cela peut être l’instauration d’un temps de prière en famille le soir mais aussi le jeûne eucharistique, pour les relations cela peut être une absence de nouvelles régulières… Une fois les différentes conséquences du confinement précisées pour chaque domaine, “il est temps de faire la part des choses entre le superflu et l’essentiel”, assure le père Jacques Turck. Qu’est-ce qui m’apparaît comme un bienfait ou un dommage et qu’est-ce qui m’apparaît comme un essentiel ou superflu ?
À titre d’exemple, le jeune eucharistique, pour le croyant, est un dommage essentiel. “Il nous oblige à regarder notre relation au sacrement, à l’eucharistie”, explique encore le père. “Il est évident que chacun aura sa définition de superflu et d’essentiel et c’est bien normal”, précise le prêtre. “L’idée n’est pas de ‘normer’ l’exercice mais que chacun s’y reconnaisse”.
Une fois ces éléments posés, vient le temps des décisions. En relisant les domaines chamboulés par le confinement et les conséquences du confinement pour chacun, interrogez-vous sur les initiatives que vous pouvez prendre, ou poursuivre si elles ont été initiées pendant le confinement, afin de “passer de la consommation à la création, du quantitatif au qualitatif et de l’indépendance à l’interdépendance”.
“Allons-nous repartir comme avant ou allons nous explorer de nouveaux chemins, plus justes et plus solidaires ?”
La pandémie de covid-19 “est un coup de semonce porté à toute l’humanité”, estime le père Jacques Turck, prêtre du diocèse de Nanterre, à Aleteia. “Mais c’est aussi un temps de grâce“. Rappelant les propos du philosophe catholique Emmanuel Mounier assurant que “l’événement était notre maître intérieur”, le père Jacques Turck interroge : “Le Seigneur, par son silence, nous parle dans les événements. Qu’essaye-t-il de nous dire à travers cette pandémie ? Allons-nous saisir cette voix de l’Esprit saint qui nous exhorte à ne plus vivre comme avant ? Allons-nous repartir comme avant ou allons nous explorer de nouveaux chemins, plus justes et plus solidaires ?”. Selon lui, ces nouvelles bases s’appuient sur trois fondements : tout est lié, tout est donné et, surtout, tout est fragile. “Ce que nous avons traversé est l’occasion de se recentrer sur l’essentiel, l’essentiel étant de replacer la personne humaine à la première place de toutes nos préoccupations”.
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Cette relecture personnelle du confinement “n’a pas vocation à nourrir des débats intellectuels sur les systèmes économiques etc”, assure-t-il. “Mais elle doit permettre à chacun de retrouver sa marge de manœuvre et comprendre que nous avons tous une responsabilité à exercer, un rôle à jouer”.