Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
“Évangéliser les pays d’Afrique où la lumière de la foi n’a pas encore pénétré”, tel est le souhait de Mgr de Brésillac lorsqu’il fonde la Société des Missions africaines (SMA) en 1856, à Lyon. Un rêve d’annoncer le Christ au-delà de son pays qui l’habite depuis sa prime jeunesse, comme en témoigne son impatience d’entrer au petit séminaire – il n’a alors pas encore 20 ans – préparer son cœur au dessein auquel il est appelé.
Né en 1816 à Castelnaudary dans le sud de la France, Melchior de Marion-Brésillac n’y reste cependant pas très longtemps. Ordonné prêtre en décembre 1838, le futur fondateur de la SMA demeure durant trois ans dans son village en tant que vicaire avant de monter à la capitale se former aux Missions Étrangères de Paris, qu’il rejoindra, malgré le ferme refus de son père.
Le parcours de cet ardent missionnaire est ensuite des plus étonnants. Envoyé à Pondichéry, où il devient supérieur du séminaire-collège de la ville indienne, le prêtre français est créé évêque et vicaire apostolique de Coimbatore par le pape Grégoire XVI (1831-1846). Il n’est alors âgé que de… 32 ans. Animé d’un profond désir d’évangélisation des peuples tout en s’adaptant aux usages du pays, le jeune évêque se démarque par sa facilité à communiquer la parole de Dieu.
“Heureux le missionnaire apostolique qui fonde des églises et qui aussitôt qu’il les voit bien établies court ailleurs pour en fonder de nouvelles.”
Sur place, le souhait de créer une église locale animée et supervisée par les habitants de la province ne le quitte pas. Sa vision de la mission est presque prophétique : les Européens missionnaires ne sont, selon lui, que des auxiliaires détachés de leur travail, repartant avec humilité vers un nouveau lieu de mission. “Heureux le missionnaire apostolique qui fonde des églises et qui aussitôt qu’il les voit bien établies court ailleurs pour en fonder de nouvelles”, écrira-t-il plus tard.
Toutes ces années passées à évangéliser une terre aux antipodes de ses références culturelles sont cependant marquées par l’épreuve. L’abbé originaire du sud de la France est en effet en proie à des doutes concernant les rites malabares à tel point qu’il rédige un document consacré à ce sujet, exposant les raisons qui l’incitent à ne pas les autoriser. Ces difficultés le plongeant dans un profond tourment le poussent à démissionner de sa charge. Il est alors loin d’imaginer ce qui l’attend…
Vivre auprès des “plus abandonnés d’Afrique”
Après l’Inde, c’est vers l’Afrique que Rome oriente le prêtre évangélisateur afin de poursuivre sa mission apostolique qui lui est si chère. Fort d’une expérience de douze ans comme missionnaire, Mgr de Brésillac a pris le temps de rédiger plusieurs enseignements et écrits concernant la mission tels que Mes pensées sur les missions, sans créer pour autant de doctrine particulière. Ayant beaucoup appris à Pondichéry, le prélat s’appuie sur son expérience pour tenter de créer une nouvelle famille spirituelle pouvant se joindre à lui pour l’Afrique.
Lire aussi :
Jacquinot, le missionnaire qui inventa le ‘couloir humanitaire’
Et c’est ainsi que le 8 décembre 1856 à Lyon, la Société des Missions africaines voit le jour. Le missionnaire anciennement en Inde voit son rêve se réaliser : vivre auprès des “plus abandonnés d’Afrique”. Accompagné de plusieurs religieux, il se rend à Freetown, en Sierra Leone, remplissant la charge pour la première fois de l’Histoire de vicaire apostolique du pays. Depuis son expérience indienne, Mgr de Brésillac tente de s’adapter aux usages du continent, en apprenant la langue ou bien en se familiarisant avec les coutumes qui ne s’opposent pas au christianisme.
“Un moyen existe de conserver toujours, au milieu de ces chrétiens imparfaits la patience et la douceur … C’est de les aimer non seulement en Dieu comme on dit […] mais de les affectionner et de leur témoigner cette affection dans toute rencontre”, prêchera-t-il durant une retraite pour les missionnaires. Ainsi, le missionnaire d’Inde puis d’Afrique consacre sa vie à promouvoir l’Évangile dans ces terres si lointaines, avec respect et charité. Il décède de la fièvre jaune quelques mois après son arrivée à Freetown, le 25 juin 1959, laissant derrière lui un précieux héritage. Aujourd’hui, les Missions africaines de Lyon recensent plus de 1.000 membres présents dans de nombreux pays africains.