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Pour de nombreux chrétiens, la lecture de la Bible n’est pas particulièrement plaisante. Excepté les passages les plus “palpitants” (autrement dit les plus célèbres), le reste de la Bible peut sembler n’être qu’un enchaînement de mythes, de lois, de guerres et de généalogies dont on a parfois bien du mal à percevoir le sens.
Si vous avez déjà eu cette impression, sachez que vous n’êtes pas seul ! D’autres ont ressenti cela avant vous, et non des moindres. Saint Augustin, un très grand saint et l’un des quatre Pères de l’Église latine, n’appréciait pas particulièrement la Bible non plus. D’ailleurs, pendant de nombreuses années il préféra ne pas l’ouvrir et se plongeait dans des lectures plus à son goût comme Cicéron ou Virgile. Dans ses Confessions, il écrivait à propos de la Bible :
Et je n’étais pas capable d’y entrer, ni de plier ma tête à son allure. Car alors je n’en pensais pas comme j’en parle aujourd’hui : elle me semblait indigne d’être mise en parallèle avec la majesté cicéronienne. Mon orgueil répudiait sa simplicité, et mon regard ne pénétrait pas ses profondeurs.
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Le style de l’écriture biblique ne convenait pas à Augustin qui, imprégné de rhétorique classique, préférait de loin l’écriture des poètes et des philosophes à celle jugée banale et sans relief de la Bible. Cependant, son cœur changea lorsque saint Ambroise, qui connaissait si bien les écrits du philosophe Plotin qu’il les citait fréquemment dans ses homélies, se mit à lui enseigner comment lire les Écritures.
Je me réjouissais encore que l’ancienne Loi et les Prophètes ne me fussent plus proposés à lire du même œil qui m’y faisait remarquer tant d’absurdités, quand je reprochais à vos saints les sentiments que je leur prêtais. Et j’aimais à entendre Ambroise recommander souvent, au peuple, dans ses sermons, cette règle suprême : “La lettre tue et l’esprit vivifie (2 Co 3,6).” Et, lorsqu’en soulevant le voile mystique, il découvrait l’esprit là où la lettre semblait enseigner une erreur, il ne disait rien qui me déplût, quoique je ne susse pas encore s’il disait la vérité.
Augustin n’était donc toujours pas convaincu de la véracité des Écritures, mais apprenait à apprécier la beauté singulière du texte biblique. Il trouvait du réconfort à la lecture des lettres de saint Paul et fut encore plus enthousiaste quand il ouvrit l’Évangile de Jean et découvrit un lien unique entre les écrits de l’apôtre et différents enseignements philosophiques. Mais son amour des Écritures fut scellé par une expérience spirituelle qui le conduisit sur un chemin de conversion :
Je disais et je pleurais dans toute l’amertume d’un cœur brisé. Et tout à coup j’entends sortir d’une maison voisine comme une voix d’enfant ou de jeune fille qui chantait et répétait souvent: “Prends, lis ! Prends, lis !” Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai sérieusement à me rappeler si c’était un refrain en usage dans quelque jeu d’enfant ; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Je réprimai l’essor de mes larmes, et je me levai, et ne vis plus là qu’un ordre divin d’ouvrir le livre de l’Apôtre, et de lire le premier chapitre venu. […] Je revins vite à la place où Alypius était assis ; car, en me levant, j’y avais laissé le livre de l’Apôtre. Je le pris, l’ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux : “Ne vivez pas dans les festins, dans les débauches, ni dans les voluptés impudiques, ni en conteste, ni en jalousie ; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs.” (Rm 13,13-14) Je ne voulus pas, je n’eus pas besoin d’en lire davantage. Ces lignes à peine achevées, il se répandit dans mon cœur comme une lumière de sécurité qui dissipa les ténèbres de mon incertitude.
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Certes, il n’est pas donné à tout le monde de vivre une expérience spirituelle telle que celle de saint Augustin, mais nous pouvons tous apprendre à aimer les Écritures si nous découvrons comment les lire. La lecture de la Bible ne ressemble pas à celle d’un roman, et elle peut être déroutante pour quelqu’un qui l’aborde pour la première fois. Mais quand l’on comprend à quel point tous les personnages et tous les événements sont liés les uns aux autres, le texte prend vie et revêt tout son sens !
Quatre conseils pour apprendre à lire la Bible :
Choisissez une traduction qui vous convienne. Les plus célèbres sont la Bible de Jérusalem, la TOB (Traduction œcuménique de la Bible) ou encore la Traduction officielle liturgique qui est lue à la messe, mais il en existe d’autres (dont une en français courant !)
Prenez des notes : N’hésitez pas à souligner ou annoter des passages qui vous marquent (comme le faisaient les moines au Moyen-Âge sur leurs manuscrits). Encore mieux, recopiez-les dans des carnets dédiés : ce processus d’écriture permet vraiment de s’imprégner du texte biblique.
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Lisez-le texte à haute voix : c’est un fait, certains retiennent mieux un texte en l’entendant qu’en le lisant ou en le copiant. C’est pour cela que la Bible est proclamée à la messe. Mais si vous trouvez étrange de lire tout seul à voix haute, proposez une lecture en famille, entre amis ou dans un groupe d’étude biblique. Partager autour du texte de la Bible est toujours source d’apprentissages et d’intéressantes discussions. Enfin, pourquoi ne pas tenter d’écouter la Bible en livre audio ?
Dans la prière, demandez au Seigneur d’éclairer votre compréhension du texte. Avant de commencer votre lecture ou au cours de celle-ci, demandez à Dieu de vous enseigner, d’ouvrir votre esprit et votre cœur – car il n’est pas question que d’intellect mais aussi d’affect – afin qu’ils puissent saisir tous les trésors qui se cachent dans le texte biblique.